Il y a 40 ans, la SNCF recevait sa première commande de TGV. Le début des tests avant d'ouvrir la ligne à grande vitesse Paris-Lyon, la première de France. Cette histoire ferroviaire fait partie des basiques à connaître quand on devient conducteur, car finalement bien peu de choses ont changé.
La première commande de TGV a été livrée à partir du 25 avril 1980, mais l'ouverture au public entre Paris et Lyon ne s'est pas faite avant le 27 septembre 1981. La France entrait ainsi dans l'Histoire ferroviaire à grande vitesse 17 ans après le Japon.
Entre 1981 et 1983, seule la partie sud de la LGV, entre Saint-Florentin (Yonne) et Sathonay (Rhône), était utilisée pour la grande vitesse. C'est seulement à partir de l'hiver 1983 que la LGV a été ouverte en intégralité entre Lieusaint (Seine-et-Marne) et Sathonay.
Aujourd'hui, l'exceptionnel est devenu quotidien. Pourtant, rouler en toute sécurité à 300km/h reste un défi.
Notre conducteur, c'est Ghislain. Il arrive en gare de Lyon à Paris par un train de banlieue. Un peu plus d'une heure avant le départ, il va franchir la porte d'un lieu comparable à une tour de contrôle où on lui signale tout ce qu'il doit savoir sur le TGV 6657.
Rien à signaler, il pourra prendre le départ à 14h39. Mais les minutes qui s'annoncent vont devenir intense. Le train de Ghislain est en provenance de Lyon, un simple pouce levé à son collègue qui arrive, suffit à le rassurer sur le comportement global du convoi.
Une fois dans la cabine, le conducteur doit d'abord s'identifier sur la boîte noire. Ghislain va ensuite se lancer dans une batterie de tests. Les motrices, les freins… Tout y passe.
C'est parti, le train va progressivement gagner le tronçon à grande vitesse. Lorsqu'il aura atteint son rythme de croisière, le TGV dialoguera avec les panneaux de signalisation, donnant toutes les informations nécessaires au conducteur.
Alors que son bolide est lancé à 300 km/h, Ghislain prend le micro. Depuis quelques mois, il fait des annonces dans ses trains, à la manière des pilotes en plein vol. Des passagers sont encore surpris mais ils semblent apprécier.
A hauteur de la Saône-et-Loire, le train va peu à peu perdre de la vitesse à cause des montées, des descentes, d'un paysage vallonné.
Lyon est en vue. Ghislain y fera une pause de moins d'une heure, une escale, avant de repartir dans l'autre sens.
Une fois sa mission terminée, il ne retrouvera pas cette ligne avant plusieurs jours, encore une question de sécurité, pour éviter l'habitude.