Cet infirmier libéral de 37 ans, qui vit en Isère, est soupçonné d'avoir escroqué la Sécurité sociale du Rhône pour environ un million d'euros. L'Ordre des Infirmiers condamne "fermement" ces agissements.
Le professionnel de santé disposait de revenus mensuels évalués à 15.000 euros par mois et menait grand train. Avec son épouse, il est soupçonné d'avoir "surfacturé, facturé des actes fictifs et détourné des règles de collaboration et de remplacement". Selon les enquêteurs, le préjudice subi par la caisse primaire de l'assurance-maladie (CPAM) du Rhône est estimé à plus d'un million d'euros sur une période allant de juillet 2010 à décembre 2014.
Les policiers ont été mis sur la piste de ce fraudeur présumé après une plainte de la CPAM alertée par "l'activité atypique" de cet infirmier "10 fois supérieure" à celle de ses confrères.
"Un travail de fourmi" pour l'Ordre des infirmiers
Le conseil départemental des infirmiers du Rhône dit avoir travaillé avec la CPAM et le parquet pour recouper les informations sur cette affaire. "Nous avons travaillé ensemble pour effectuer des recoupements et entendre notamment les témoignages de patients et d'infirmiers sous contrat avec le suspect", poursuit Antoine Loubes. "Un travail de fourmi, essentiel pour garantir l'éthique et la moralité de la profession. Nous ne pouvons pas accepter que des individus mettent en péril le capital confiance inestimable que la population a noué à l’égard de la profession infirmière.""La justice fera la lumière sur cette affaire, dont la première victime est la collectivité mais aussi des infirmiers qui, en toute bonne foi, peuvent avoir travaillé avec le suspect et qu'il s’agit aussi de protéger. Dans ce type de fraude, si elle est avérée, c'est toute la profession et avec elle beaucoup de professionnels infirmiers qui voient leur réputation mise à mal. L'Ordre s’engage au quotidien pour la préserver", précise Antoine Loubes, président du conseil départemental de l'Ordre des infirmiers du Rhône.
En complément des poursuites pénales, une plainte a donc été déposée par l'Ordre départemental des infirmiers du Rhône devant la chambre disciplinaire de l'Ordre National. La chambre disciplinaire juge le manquement à la déontologie et peut prononcer dans un délai court une peine d'interdiction d'exercer la profession, ce que le tribunal correctionnel ne peut faire dans un tel délai.