Le fondateur de l'UCPA, l'alpiniste Guido Magnone est décédé à 95 ans.
L'alpiniste français Guido Magnone, qui a participé dans les années 1950 et 1960 à l'ascension de plusieurs sommets mythiques, puis a fondé l'UCPA en 1965, est décédé lundi à 95 ans, a annoncé l'organisme de vacances mardi.
Après avoir pratiqué la natation et le water-polo de haut-niveau, "il se découvre tardivement une passion pour la montagne à l'âge de 30 ans et devient rapidement l'un des meilleurs grimpeurs de sa génération: Alpes, Patagonie, Caucase, Rocheuses...", rappelle l'UCPA dans un communiqué.
Les premiers succès viennent en 1952 avec les ascensions du terrible Fitz Roy (Patagonie) et la redoutable face ouest des Drus dans les Alpes. En 1955, c'est la conquête du Makalu (Himalaya) puis la Tour de Mustagh (Chine), le Jannu (Himalaya) etc.
"Compagnon de cordée d'André Contamine, Paul Keller et Robert Paragot mais aussi de Lionel Terray, Gaston Rebuffat et Maurice Herzog, ses expéditions plus prestigieuses les unes que les autres lui ont assuré une entrée remarquée dans la cour des alpinistes de renom", poursuit l'UCPA.
Cet ancien élève des Beaux-Arts de Paris, dont il est sorti major de promotion "devant César", comme il aimait à le rappeler, a dirigé l'Union nationale des centres de montagne (UNCM), puis fondé en 1965 son héritier l'UCPA, organisme qu'il dirigera pendant 20 ans.
"Tout le bien de ma vie est venu de n'être jamais resté en repos dans ma chambre", écrivait Guido Magnone, "rital" né à Turin en 1917 et arrivé en France à l'âge de trois ans, dans son autobiographie, "Sculpteur de cimes" (2005).
Expert auprès de l'Etat pour le développement des structures touristiques, il a également été président du Groupe de Haute Montagne de 1961 à 1965.
"Avec le recul, écrivait-il en 2005, je sais que c'est l'UCPA qui m'a apporté la plus grande richesse. Les vingt ans investis dans la création et le développement de cet organisme d'action sociale ont été, à bien des égards, autrement plus importants que les 8.000 mètres d'une conquête himalayenne".
A la fin des années 1970, Guido Magnone, qui vivait entre Paris et Saint-Raphaël, a renoué avec la sculpture, discipline à laquelle il avait pris goût dans sa jeunesse en dessinant des plans pour sa mère qui dirigeait une cartonnerie.