Après le viol d'une fillette en Ardèche, les campeurs refusent de céder à la "psychose"
"Pas de psychose, surtout pas, il faut rassurer les gens!": Michèle, tonique patronne
d'un camping de Vogüe en Ardèche, martèle ce message depuis qu'un "violeur en série" présumé rode dans la région. Les patrons de camping avouent néanmoins garder un oeil très vigilant sur les campeurs.
Debout derrière le comptoir de la réception de son camping qui affiche complet,
"avec même déjà des réservations pour l'an prochain", une dame rappelle que "les
campings font vivre la région".
"Je parle aux gens, je leur dis d'être vigilant, de surveiller leurs enfants, parfois il y a trop de laisser-aller, ce n'est pas une crèche ou une garderie ici!", s'emporte-t-elle, tandis que plusieurs vacanciers attendent pour régler leur séjour, un bracelet vert autour du poignet.
Marcel Ikith, un vacancier originaire de l'Ain, embraye "Cela fait quatre ans que je viens, un incident grave comme ça, c'est sûr que ça nous touche, il faut redoubler de vigilance mais ça peut arriver n'importe où, on va pas fuir l'Ardèche pour aller ailleurs".
"Je me suis dit que ça craignait pour les enfants, le soir quand nos filles adolescentes
sortaient, on les faisait accompagner", ajoute Krystel, une autre vacancière.
A 5 kilomètres d'Aubenas, à Saint-Etienne-de-Fontbellon, le calme règne au camping
"les Acacias", écrasé par la chaleur. Deux grand-mères, Maud Moreau et Monique
Barbier, originaires du nord de la France, préparent le déjeuner devant leur bungalow.
"Nos petites filles ont 11 ans (l'âge de la victime), et 7 ans. La patronne du
camping a passé la consigne de ne pas laisser traîner les enfants le soir", expliquent
les deux femmes. Elle disent ne pas avoir spécialement "peur" mais l'une d'elles "commence à se demander s'il ne faudrait pas que la police fasse des rondes".
Christine Blanc, présidente de la fédération régionale des campings, estime que "les gestionnaires de camping se sentent tous concernés par cette affaire". "Pour nous la piste d'un violeur en série est une rumeur pour l'instant", ajoute Madame Blanc.
En attendant, la gestionnaire du camping "le Chantalou" à Saint-Didier-sous-Aubenas,
où la fillette a été violée, refuse de répondre aux journalistes. Très nerveuse, elle confirme seulement le drame, tout en scrutant les allées et venues.