Des habitantes de la Caserne de Bonne alertent la presse sur les malfaçons du premier éco quartier de France.
Conçu comme un exemple en matière d’environnement, primé par le ministère de l'Ecologie en 2009, l'éco quartier de la Caserne de Bonne a accumulé les dégradations très rapidement : moisissures, remontées de nappe phréatique, problèmes de chauffage...
Ulcérées par de très nombreux problèmes rencontrés au quotidien, plusieurs habitantes du bâtiment B de la Caserne de Bonne ont finalement décidé, il y a quelques jours, d'alerter la presse locale.
Il s’agit d’un bâtiment classé HQE (Haute Qualité Environnementale), composé de quatorze logements sociaux dédiés au personnel de la fonction publique et de l’armée.
Problème, en très peu de temps, des infiltrations d’eau provenant du toit et des balcons ont entraîné des dégradations dans les logements, formant des moisissures à l’extérieur et à l’intérieur, pour certains appartements dans les chambres des enfants.
Bien que neufs, les logements ont des problèmes d’aération, ce qui explique l’effet de condensation. Les habitations étant de fait très humides, les habitants ont été contraints d'acheter des chauffages électriques d'appoint.
Dans les sous-sols, c’est encore pire : les remontées de la nappe phréatique provoquent des inondations chroniques dans les garages. L’eau doit être pompée régulièrement pour ne pas mettre en danger les installations électriques.
Premier bilan énergétique en 2009.
Les mauvaises nouvelles commencent avec le bilan énergétique rendu par le bureau d’étude Enertech, et l’article publié dans Le Monde dans la foulée, fin 2011.
L’enquête avait été menée dans le cadre du projet européen Concerto (dossiers énergétiques défendus par la Commission Européenne), pendant les deux premières années de vie de l’éco quartier, au sein de 438 logements sur 900. Et ce à travers deux campagnes d’étude, de mai 2010 à mai 2011, puis de janvier 2010 à décembre 2010.
Et les résultats étaient très éloignés des ambitions affichées à la création : surconsommation de chauffage, consommation excessive en eau sanitaire, étanchéité à l’air imparfaite…
Des problèmes imputables à des causes diverses : défaut de qualification des ouvriers employés par les entreprises du bâtiment, mauvaise sensibilisation auprès des habitants sur les économies d’énergie (par exemple, le non respect du bridage des chaudières à
Face au tollé provoqué par l'article et le bilan, le bureau d'étude était un peu revenu sur ses conclusions, expliquant que l'éco quartier pionnier essuyait les plâtres, dans un sens, de l'habitat durable français.
Aujourd'hui, il ne s'agit plus seulement de mauvaises performances énergétiques, mais de véritables manquements que le bailleur, la SNI (Société Nationale Immobilière), n'a pu que reconnaître. Un expert est attendu en mars 2012 pour constater ces problèmes.