Nicolas Sarkozy avait concédé un début de mea culpa au sujet de son discours de Grenoble sur l'immigration.
La Voix des Roms réagit en qualifiant dans un communiqué de "manoeuvre électorale pathétique" les déclarations de Nicolas Sarkozy sur son très critiqué discours de Grenoble sur l'immigration en 2010, à propos duquel il assure qu'il éviterait aujourd'hui de parler "d'une communauté en particulier".
"Le discours de Grenoble n'était pas une maladresse, mais un acte d'une politique réfléchie et mise en oeuvre depuis longtemps déjà", et le début de mea culpa présidentiel "n'est qu'une manoeuvre électorale pathétique. Avec elle, M. Sarkozy persiste et signe dans son comportement hypocrite et même anticonstitutionnel", estime l'association dans ce communiqué.
"Cette déclaration est anticonstitutionnelle, parce que dans la France +une et indivisible+ il est interdit de désigner des +communautés+ (...) Un président de la République qui respecte sa fonction devrait s'interdire ce terme, parce que précisément il est le garant de l'unité nationale", poursuit la Voix des Roms.
Mais M. Sarkozy "s'est toujours comporté en candidat y compris cet été 2010 que les Roms de l'Hexagone, toutes nationalités confondues, ne sont pas prêts d'oublier", assène-t-elle.
Et d'interroger: "Que s'est-il passé de nouveau dans l'esprit de M. Sarkozy pour qu'il regrette cette désignation ethnique de boucs émissaires" des "Roms et gens du voyage" dans son discours de Grenoble? "Que s'est-il passé de plus fort que la pluie des condamnations qui pleuvaient en été 2010 de l'ONU, du Vatican, de Bruxelles, de gouvernements étrangers, d'associations...?"
Pour la Voix des Roms, "l'eau dans le Kärcher de M. Sarkozy est aussi sale que ce qu'elle cherche à nettoyer".
Nicolas Sarkozy a concédé un début de mea culpa au sujet de son discours de Grenoble, en affirmant, dans un entretien mercredi 11 avril au Dauphiné libéré, qu'il éviterait aujourd'hui d'y parler "d'une communauté en particulier". "Oui, mais sans parler d'une communauté en particulier", a répondu M. Sarkozy à la question de savoir s'il prononcerait à nouveau ce discours.
Répondant fin février à une question équivalente sur RTL, le président sortant et candidat de l'UMP à un second mandat avait balayé les critiques, disant qu'"on regrette toujours quand on n'a pas été suffisamment compris".
Après des violences urbaines à Grenoble, M. Sarkozy avait déclaré en juillet 2010 "la guerre" aux délinquants, trafiquants et "voyous" et demandé la fin des "implantations sauvages de campements de Roms". Il avait aussi envisagé de retirer la nationalité française aux personnes "d'origine étrangère" ayant porté atteinte à la vie d'un agent dépositaire de l'autorité publique.
Ce discours avait suscité une avalanche de critiques, à gauche, dans les rangs de sa majorité et même de la part du pape Benoît XVI.