Glières (74) : Après Sarkozy, le combat continue

Ce 27 mai, ils étaient encore plusieurs milliers à se rendre aux Glières, le lieu de "pélérinage" du Président Sarkozy

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Paroles de résistance sur le plateau des Glières

Au lendemain des présidentielles, ils étaient plusieurs milliers cette année encore à se rendre sur le plateau des Glières pour dénoncer la montée du racisme, de l'extrême droite, et rendre hommage aux résistants d'hier.

Nicolas Sarkozy avait fait des Glières son "pélérinage présidentiel". Après sa défaite, sur ce site hautement symbolique, les "Résistants d'hier et d'aujourd'hui" étaient encore très nombreux ce dimanche 27 mai.

"Vivre libre ou mourir", telle était la devise des résistants des Glières.

<<< En vidéo notre reportage ce dimanche sur place

Entre janvier et mars 1944, sur ce plateau situé entre La Clusaz et La Roche sur Foron en Haute-Savoie, (carte) quelques centaines de maquisards de l'Armée Secrète (AS) et des Francs Tireurs Partisans (FTP) ont affronté  5 000 soldats et miliciens des forces de Vichy et de la Wehrmacht.

Bilan : 121 morts chez les résistants. Tout le film des évènements ici.

L'enterrement du Lieutenant "Tom" Morel, chef du maquis, et l'un des premiers tombés, dans la nuit du 9 au 10 mars 1944.

Le plateau des Glières, difficilement accessible par la route, dégagé et bien visible de l'aviation alliée, avait été choisi dès janvier 44 pour recevoir de gros parachutages d'armes.

Objectif final : constituer une base d'opérations sur les arrières de l'armée allemande, en vue des débarquements alliés.

Le maquis des Glières, reconstitué dans l'été, avec plusieurs milliers d'hommes cette fois, recevra bel et bien les armes qui lui permettront finalement de libérer la Haute-Savoie.

Les Glières, c'est le symbole de valeurs qui ont réuni dans ces combats des hommes de tous milieux, et opinions, chrétiens sociaux, communistes et militaires. Solidarité, Fraternité, Justice. On retrouvera ces mêmes valeurs dans le programme du Conseil National de la Résistance. Nationalisations, Sécurité sociale, retraites, garantie de salaires décents, presse indépendante, éducation pour tous. Tous ces acquis viennent de là. Le programme réclamait notamment "l'instauration d'une véritable démocratie économique et sociale", et "la subordination des intérêts particuliers à l'intérêt général".

Dès 1973, un monument national de la Résistance est érigé sur le site des Glières, à la mémoire des maquisards, et inauguré par André Malraux en personne.

En 2007, à la veille de l'élection présidentielle, le candidat Nicolas Sarkozy se rend aux Glières, un "pélérinage" à la façon de François Mitterrand.

Mais cette visite, qualifiée de "récupération" politique par de nombreux survivants du maquis des Glières, est suivie d'une "contre-manifestation" spontanée rassemblant plusieurs milliers de personnes.

En 2008, la seconde visite de Nicolas Sarkozy, en tant que Président de la République cette fois, est hyper-médiatisée. Quelques-uns de ses propos "off caméra" ne passent pas inaperçus. Le documentariste haut-savoyard Gilles Perret dévoile le pélérinage controversé de Nicolas Sarkozy aux Glières.

En 2009, à l'initiative du collectif "Résistants d'hier et d'aujourd'hui", Stéphane Hessel, (résistant des Forces Françaises Libres déporté à Buchenwald), et Raymond Aubrac, (résistant de l'intérieur arrêté par la Gestapo avec Jean Moulin), ainsi que de nombreuses autres personnalités de la Résistance, expriment aux Glières leur opposition à la politique gouvernementale, qu'ils estiment en totale contradiction avec les valeurs de leur combat.

Bernard Accoyer, haut-savoyard et Président UMP de l'Assemblée Nationale, refuse tout net cette  cette polémique "politicienne".

Le résistant Stéphane Hessel aux Glières.

Dès 2004, Stéphane Hessel, Lucie Aubrac et d'autres lançaient un vibrant Appel des Résistants de la première heure aux jeunes générations, pour que la flamme ne s'éteigne jamais. Quelques années plus tard, Stéphane Hessel publie son petit livre "Indignez-vous !" qui remporte un grand succès, et suscite même des mouvements de contestation un peu partout en Europe. 

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