Les campus de Grenoble n'a pas été retenu dans le cadre des projets des "initiatives d'excellence".
Invité du JT : Farid Ouabdesselam,
Douche froide pour l'Université de Grenoble qui se voit recalée dans la course aux Campus d'excellence. Farid Ouabdesselam ,le Président de l'UJF, l'université Joseph Fourier, est venu nous dire sa déception et ce qu'il attend maintenant pour Grenoble
Le jury international qui a fait la sélection a recalé cette semaine quatre projets:
Grenoble, Lyon/Saint-Etienne, "Lorraine" et le pôle parisien "Hesam" (constitué notamment du Cnam, de l'EHESS et de l'ESCP Europe).
La France a choisi ses futurs campus universitaires et de recherche "de rang mondial", avec la sélection vendredi de cinq lauréats en plus des trois déjà connus, dans
le cadre de l'appel à projet phare du grand emprunt, les "Initiatives d'excellence"
(Idex).
Aix-Marseille, Toulouse, les pôles parisiens "Sorbonne Universités" (Paris-2,
4 et 6) et "Sorbonne Paris-Cité" (Paris-3, 5, 7, 13 et Sciences Po Paris notamment), ainsi que le campus de Saclay (sud-ouest de Paris) ont vu leurs projets retenus lors de la seconde vague des "Idex", a annoncé vendredi à Bordeaux le Premier ministre, François Fillon.
Avec Bordeaux, Strasbourg et "Paris Sciences et Lettres" (PSL, qui regroupe Normale
Sup, le Collège de France et l'université Paris-Dauphine notamment), déjà lauréats, ils vont former des "pôles pluridisciplinaires d'excellence de rang mondial", susceptibles "d'attirer les meilleurs étudiants, les professeurs et chercheurs les plus reconnus", a expliqué le chef du gouvernement.
Pour cela vont leur être répartis les 7,7 milliards d'euros du grand emprunt prévus
pour les Idex, sur lesquels il a déjà été promis environ 700 millions d'euros à chacun des trois premiers lauréats.
Importantes, ces sommes sont cependant surtout des dotations en capital, qui seront
versées après "une phase probatoire de quatre ans", si les objectifs sont "atteints".
Ainsi, lauréats depuis juillet 2011, Bordeaux, PSL et Strasbourg n'ont à ce stade
reçus que 10 millions d'euros chacun pour engager leurs premières actions (rapprochementsentre institutions, formations, chaires).
Les refus de Lyon, alors que Rhône-Alpes constitue le deuxième potentiel de recherche
du pays derrière l'Ile-de-France, et du pôle Hesam, qui proposait un solide projet en sciences humaines et sociales (SHS), sont les grandes surprises.
Le Premier ministre a d'ailleurs annoncé que le ministre de l'Enseignement supérieur,
Laurent Wauquiez, et René Ricol, chargé du grand emprunt, allaient recevoir leurs
dirigeants pour "voir comment les accompagner".
Il est vrai que le processus de sélection choisi était une façon d'encourager les regroupements universitaires, et même les non lauréats sont susceptibles de poursuivre leurs projets de rapprochement.
L'objectif à terme, pour le gouvernement, est de faire gagner des places aux établissements français dans les classements internationaux. Composé d'écoles prestigieuses (Centrale, HEC, Polytechnique) et du premier établissement français au classement de Shanghai 2011 (l'université Paris-Sud Orsay, à la 40e place), le futur "campus de Saclay" est le plus à même d'entrer à l'avenir dans le top 10 ou 15 de Shanghai.
Recalé une première fois par le jury, il a présenté cette fois une gouvernance plus resserrée, mettant de côté les querelles d'egos.
Reste que ce type de sélection a été très critiqué dans le supérieur et la recherche.
L'intersyndicale du secteur et l'association Sauvons l'Université craignent un système "à deux vitesses", entre de "grands campus" et les "laissés-pour-compte"
que seraient à terme des pôles de proximité uniquement dédiés à la licence (bac+3).
Les syndicats affirment aussi que l'emprunt cache une baisse du "financement récurrent" des laboratoires.
La réaction de Jean-Jack QUEYRANNE, Président de la Région Rhône-Alpes :
« Le Premier ministre a annoncé la liste des projets sélectionnés dans le cadre de la deuxième vague des Initiatives d’Excellence (IDEX). Aucun des deux projets portés par les PRES de Lyon -Saint-Étienne et de Grenoble-Alpes n’a été retenu.L’objectif des Initiatives d’Excellence était de « faire émerger sur le territoire français 5 à 10
pôles pluridisciplinaires d’excellence d’enseignement supérieur et de recherche de rang
mondial ».
Je regrette qu’à l’issue de deux vagues de sélection, les projets rhônalpins aient été écartés de la labellisation gouvernementale, alors que notre Région est la première région française – hors Ile-de-France - pour la qualité et l’excellence de son tissu scientifique et universitaire.
La Région Rhône-Alpes dispose d’atouts considérables dans ce domaine : avec 245000
étudiants et 19 000 enseignants-chercheurs, 600 laboratoires publics, Rhône-Alpes représente 16% des financements alloués par l’Agence Nationale de la Recherche et 17% des demandes de brevets européens. Rhône-Alpes a bâti sa réputation scientifique et pédagogique sur une culture de mise en réseau, de collaboration et de pôles de référence complémentaires et non concurrents, avec des identités propres.
L’échec des projets présentés par les deux PRES de Rhône-Alpes interroge sur la pertinence du cahier des charges proposé par le gouvernement au jury international et quiconduit à exclure du périmètre de « l’excellence » un huitième du potentiel del’enseignement supérieur et de la recherche française.
Les appels à projets IDEX n’ont à aucun moment tenu compte des stratégies régionales
d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation et ont voulu vivre en dehors de toute association des collectivités territoriales.
La Région Rhône-Alpes, pour l’année 2011, a eu un budget d’investissement pour
l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation supérieur à celui de l’Etat (77,5 M€). Il est temps de donner à l’échelon régional la place qu’il mérite dans l’élaboration des ambitions nationales en matière d’enseignement supérieur et de recherche.
Je réunirai dans les jours qui viennent les responsables des deux PRES de notre région demanière à prendre des initiatives communes qui souligneront la réputation de ces pôles enmatière de formation et de recherche et leur capacité à se projeter dans l’avenir. »