N.Sarkozy rejette les critiques sur le discours de Grenoble mais concède n'avoir pas été "suffisamment compris"
Nicolas Sarkozy a rejeté, lundi sur RTL, les critiques qui ont accompagné son discours de Grenoble sur l'immigration en 2010, affirmant qu'"on regrette toujours quand on n'a pas été suffisamment compris", et a répété que "l'immigration peut être un atout mais (...) aussi un problème".
"Sur quoi ai-je été violent à Grenoble ?", s'est exclamé le président candidat de l'UMP. "On regrette toujours quand on n'a pas été suffisamment compris", a-t-il toutefois concédé, évoquant "la question des Roms".
"Je conteste l'idée qu'on ne puisse pas parler de l'immigration, il faut arrêter de dire que c'est un sujet réservé au Front national", a dit M. Sarkozy qui a ajouté: "l'immigration peut être un atout, mais c'est aussi un problème et contester cette réalité, c'est passer à côté de la réalité des Français, c'est leur mentir".
Le chef de l'Etat a par ailleurs estimé que "si on ne maîtrise pas l'immigration (...) ça posera un problème de financement de notre protection sociale". Il a toutefois catégoriquement rejeté toute "préférence nationale" pour certaines prestations sociales, un principe défendu par le Front national.
"Ce n'est pas notre conception. Un étranger est un être humain comme les autres, il doit être payé, avoir une protection sociale également comme les autres", a insisté M. Sarkozy, selon lequel "la France est ouverte et la France traite les êtres humains sur son territoire comme des êtres humains, non pas en fonction de leur nationalité et de la couleur de leur peau".
Interrogé sur les propos de son ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, qui a qualifié dimanche le Front national de parti "nationaliste" et "socialiste", le chef de l'Etat a répondu qu'il n'avait "pas de commentaire à faire".
"D'une manière générale, je trouve qu'on ne doit pas qualifier les uns ou les autres. On les laisse vivre leur vie, ils n'ont pas besoin de nous pour leur faire de publicité", a-t-il ajouté.
Après des violences urbaines à Grenoble, M. Sarkozy avait déclaré en juillet 2010 "la guerre" aux délinquants, trafiquants et "voyous" et demandé la fin des "implantations sauvages de campements de Roms". Il avait aussi envisagé de retirer la nationalité française aux personnes "d'origine étrangère" ayant porté atteinte à la vie d'un agent dépositaire de l'autorité publique.
Ce discours avait suscité une avalanche de critiques, à gauche, dans les rangs de sa majorité et même de la part du pape Benoît XVI.