La "stimulation cérébrale profonde" permet de soigner des TOC résistant à tout autre traitement
Grenoble : Un espoir pour les T.O.C. ?
"Stimulation cérébrale, nouvel espoir pour les TOC ?", docu exceptionnel, sera diffusé jeudi 28 juin sur Arte. Au CHU de Grenoble, un psychiatre et un neurochirugien soignent en stimulant électriquement leur cerveau, des patients souffrant de Troubles Obsessionnels Compulsifs très sévères.
"Stimulation cérébrale, un nouvel espoir pour les T.O.C. ?", c'est le titre du documentaire exceptionnel qui sera diffusé jeudi soir 28 juin sur Arte. Au CHU de Grenoble, un psychiatre et un neurochirugien stimulent électriquement le cerveau de patients souffrant de Troubles Obsessionnels Compulsifs résistant à tout autre traitement.
La Stimulation Cérébrale Profonde a déja fait ses preuves contre la maladie de Parkinson. Appliquée à la psychiatrie, avec les TOC, c'est une révolution médicale qui soulève bien des questions, éthiques notamment.
<<< En vidéo notre dossier réalisé à partir du documentaire de Caroline Pochon, et l'interview intégrale des 2 médecins du CHU grenoblois responsables du protocole de recherche
Caroline Pochon a obtenu l'autorisation exceptionnelle de suivre au CHU de Grenoble pendant un an le parcours psychochirugical de 2 patients souffrant de TOC extrêmes, soignés par Stimulation Cérébrale Profonde, ou DBS. Son documentaire sera diffusé le 28 juin à 23H15 sur Arte.
Nous avons rencontré Stéphan Chabardes, neurochirurgien, et Mircea Polosan, psychiatre, responsables du protocole de recherche à Grenoble. Depuis 2005, ils ont "stimulé" 15 patients. Pour 5 d'entre eux, les effets sont quasi-miraculeux ! Plus aucun TOC, plus d'angoisse associée. Pourtant tous souffraient de TOC résistant à tout traitement. Leur vie était devenue un enfer. Des cas désespérés.
La stimulation cérébrale profonde a été autorisée dès 2002 par le Comité National d'Ethique. Elle consiste à brouiller les circuits électriques neuronaux qui dysfonctionnent. Pour ce faire, le neurochirurgien place des électrodes dans le cerveau du patient. Il procède sans opérer de lésion, contrairement aux tristement fameuses lobotomies (désormais interdites en France), qui ont tant nui à la réputation de la neurochirurgie jusqu'aux années 80.
Mais cette technique pose bien des questions. Quels risques ? Quels effets secondaires ? Comment gérer le "bouleversement" du retour à une vie normale ? La technique va-t-elle profiter à tous, voire même s'étendre à d'autres troubles psychiatriques ? Ne peut-elle pas devenir un outil de "contrôle social" ?
Pour en savoir plus, la thèse de Baptiste Moutaud "C'est un problème neurologique ou psychiatrique ?" Ethnologie Paris Descartes CESAMES 2009.
Jeudi 28 juin à 23H15 sur Arte "Stimulation cérébrale profonde" de Caroline Pochon.