Fin d'une polémique : l'uranium américain a déjà été livré, par avion, au centre de Roman sur Isère.
Polémique : l'uranium américain à Grenoble
Retour sur une polémique : alors que le site d'information OVNI avait alerté Greenpeace sur le transport de 180 kg d'uranium américain par bateau, à destination de l'Institut Laue-langevin, nous apprenons que l'uranium a déjà été livré à Roman sur Isère, par avion.
Alors que le site d'information OVNI avait alerté Greenpeace sur le transport de 180 kg d'uranium américain par bateau, à destination de l'Institut Laue-langevin, nous apprenons que l'uranium a déjà été livré à Roman sur Isère, par avion.
Selon Yannick Rousselet, chargé des questions nucléaires dans l'organisation, ce sont "180 kg d'uranium de qualité militaire enrichi à 93%" qui s'apprêtent à traverser l'Atlantique. Information démentie par l'institut.
Une cargaison d'uranium américain très radioactif annoncée lundi comme imminente par Greenpeace est déjà arrivée en France mais pas par bateau, a indiqué mardi à l'AFP un chercheur de l'Institut Laue-Langevin de Grenoble.
"Le transport n'a pas été effectué par bateau. Les dates et les moyens de transports (évoqués par Greenpeace) sont erronés", a juste indiqué Hervé Guyon, responsable de la division réacteur de cet institut de recherche financé par des fonds publics européens, laissant entendre que l'uranium était arrivé par avion.
Les 180 kg d'uranium enrichis à 93%, évoqué dans la licence d'exportation délivrée à compter du 16 mars par les autorités américaines et dont Greenpeace a envoyé une copie à plusieurs médias, était déjà arrivée lundi, a ajouté M. Guyon.
Greenpeace avait affirmé lundi qu'un cargo spécialisé, mais vétuste et déclassé était prêt à larguer les amarres à Charleston en Caroline du Sud, en vue de ce transport. Le bateau était toujours à quai mardi, a indiqué Yannick Rousselet, porte-parole de Greenpeace.
L'organisation internationale avait dénoncé les risques de prolifération avec un tel transport, susceptible intéresser des groupes terroristes, affirmant qu'il y avait "de quoi faire plusieurs bombes nucléaires". "Il suffit que l'uranium soit enrichi à 75% pour faire une bombe", avait-il dit.
Interrogé lundi par l'AFP, un porte-parole du groupe public Areva, chargé d'au moins une partie du transport selon la licence, avait juste déclaré: "il y a des transports classifiés sur lesquels on ne peut pas délivrer d'information de ce type".
Cet uranium doit alimenter le réacteur de l'Institut à des fins de recherche fondamentale. "Il s'agit de produire des neutrons utilisés comme un microscope pour étudier des matériaux" notamment, a expliqué M. Guyon.
Ce réacteur, qui ne produit pas d'électricité, a une puissance thermique de 58 MW contre environ 2.000 MW environ pour un réacteur de centrale électrique. Il tourne quatre fois 50 jours par an à cette occasion il consomme 40 à 50 kg de cet uranium très enrichi. Aucune réserve d'uranium n'est stockée à l'institut.
L'Institut recherche un moyen de le faire fonctionner avec de l'uranium moins enrichi.
Selon M. Guyon, la dernière livraison date de 2004. Elle venait de Russie. Selon Greenpeace, la France n'est plus en mesure de fabriquer elle-même de l'uranium à ce point enrichi.