La police d'Annemasse démantèle un réseau de mendicité organisée autour de la frontière suisse.
Le chef présumé d'un réseau de mendiants roms opérant en Suisse et en France a été placé en détention provisoire tandis que ses deux lieutenants ont été libérés sous contrôle judiciaire, a-t-on appris jeudi auprès de la police, confirmant une information de la Tribune de Genève.
Originaire du village roumain de Barbulesti (nord-est de Bucarest), comme tous les membres du réseau, l'homme âgé de 38 ans a été mis en examen pour exploitation de la mendicité d'autrui en bande organisée, a indiqué à l'AFP le commissaire d'Annemasse, Philippe Guffon.
Il est aussi mis en examen pour "non-justification de ressources par des personnes habituellement en relation avec des personnes s'adonnant à la mendicité" et est écroué à la maison d'arrêt de Bonneville (Haute-Savoie), selon la même source.
Deux de ses lieutenants présumés, âgés de 35 et 40 ans, mis en examen pour les mêmes chefs, ont été laissés libres sous contrôle judiciaire.
Un quatrième membre présumé du réseau, âgé de 43 ans, a lui aussi été écroué à la maison d'arrêt de Bonneville pour y purger une condamnation pour des faits commis antérieurement à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) d'exploitation de la mendicité d'autrui, selon la même source.
Une cinquantaine de Roms avaient été interpellés, et neuf d'entre eux placés en garde à vue, les 19 et 20 juin dernier à Annemasse (Haute-Savoie), dans le cadre d'une vaste opération de démantèlement de ce réseau.
La plupart de ces Roms vivaient dans des "voitures-épaves" à Gaillard, commune française au bord de la frontière, et allaient mendier dans la journée en Suisse. Les chefs du réseau "prélevaient 90% des sommes d'argent gagnées par les mendiants", a indiqué M. Guffon.
Plus de 112.000 euros ont été transférés en 14 mois à des membres de la famille du principal suspect en Roumanie, via des transferts par Western Union, MoneyGram ou La Poste.
Les mendiants étaient amenés en France à partir du village de Barbulesti en camionnette afin de rembourser des prêts à taux usuraire contractés en Roumanie. Sur place, ils continuaient à s'endetter pour payer des dettes de jeu ou leur logement de fortune.
L'enquête se poursuit, a indiqué le commissaire Guffon.