Sur 10 circonscriptions, aucun candidat n'est élu au premier tour. Le deuxième tour se résume en duels droite - gauche
Interview de Magali Vicente sur l'Isère
Interview de Magalie Vicente sur la 2ème circonscription de l'Isère
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A l'issue du premier tour, avantage gauche en Isère ! Même les sortants de droite bien installés sont chahutés, comme à Vienne. La vague rose prend tout son sens ici et se mue même en vaguelette verte sur la 9ème circonscription où un accord PS-EELV s'avère payant. Le FN progresse fortement.
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Première circonscription : Avantage à la ministre
Grenoble Est, Meylan, St-Ismier
Député sortant : Geneviève Fioraso, PS
Geneviève Fioraso
La toute nouvelle ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche est en ballotage favorable dans la 1ère circonscription de l'Isère. Avec 38,31 % des voix, Geneviève Fioraso devance l'UMP Jean-Claude Peyrin (patron de l'UMP départementale) qui est à 17,8%. Marie-Christine Tardy, la maire de Meylan, dissidente de l'UMP, est juste derrière avec 16,6% des suffrages.
A partir de maintenant, la grande question, c'est celle de l'union à droite. Le frère et la soeur ennemis (Peyrin-Tardy) vont-ils se retrouver alors qu'hier ils se critiquaient ? De toute façon, ni l'un ni l'autre n'est propriétaire de ses voix.
Jean-Claude Peyrin, UMP
Alors, si l'on résonne en blocs, on s'aperçoit qu'au soir du premier tour le bloc de la gauche a empoché plus de 52% des voix (PS, EELV, FDG) et le bloc de la droite est à plus de 44%.
La gauche s'avance donc confortablement, et ce malgré une campagne agitée où l'un des principaux arguments de l'UMP était l'absence de la potentielle future élue : "si vous réélisez Geneviève Fioraso, vous savez qu'elle ne siègera pas, elle est ministre avant tout !", a-t-on entendu sur les marchés lors des distributions de tracts.
Deuxième circonscription : Double surprise
Echirolles, Eybens, St-Martin-d'Hères, Vizille
Député sortant : Michel Issindou, PS
On n'est jamais à l'abri d'une surprise lors d'une soirée électorale. Mais, dans cette circonscription, ce sont deux surprises qui se sont imposées. La première, c'est peut-être l'arrivée en tête du député sortant, le socialiste Michel Issindou. En 2007, il avait bénéficié d'une division à l'extrême gauche, dans ce bastion rouge vif. La seconde surprise vient du Front de Gauche - PCF, justement, qui arrive en troisième position, devançant le FN de seulement 100 voix.
Michel Issindou, PS
La défaite est donc plutôt sévère pour le communiste Renzo Sully, maire d'Echirolles, qui n'est qu'à 16,38 % alors que le Front National est crédité de 16,14%.
Au deuxième tour, le socialiste Michel Issindou (38,4%) sera donc opposé à l'UMP Magalie Vicente (18,77%). Rappelons qu'en 2007, au premier tour, l'UMP était à plus de 28%.
Troisième circonscription : Ballotage favorable à Michel Destot
Grenoble Ouest, Fontaine, Sassenage
Député sortant : Michel Destot, PS
Avec 40,49% des voix dès le premier tour, les choses avancent bien pour Michel Destot. Le député-maire PS de Grenoble ira en confiance au second. Face à lui, la candidate UMP n'est qu'à 19,35% des voix.
Et pourtant, par rapport à 2007, la droite s'est présentée unie. Lors des dernières élections législatives, la candidate de l'UMP, qui était déjà Nathalie Beranger, faisait face à un dissident, Mathieu Chamussy. Les voix enregistrées, à l'époque, par ces 2 candidats permettaient à la droite de tabler sur près de 33% alors que Michel Destot était à 38%.
La droite a donc perdu pas mal de voix dans cette circonscription, au bénéfice du FN sûrement. Son candidat en 2012, Jean-René Breuil, est à 12,82%. Pas suffisamment pour se maintenir mais bien assez pour souligner les effets d'une vague bleue Marine. En 2007, le Front National n'était qu'à 2,77% !
Cette fois, on a beaucoup voté FN dans les secteurs les plus proches des Zones Urbaines Sensibles. Un phénomène que le maire PS de Grenoble peut prendre comme un avertissement.
Quatrième circonscription : Duel au féminin
Villard-de-Lans, Vif, Fontaine-Seyssinet, Monestier, Clelles, La Mure, Mens, Corps, Valbonnais, Bourg-d'Oisans
Député sortant : Marie-Noëlle Battistel, PS
Le PS partait favori... il est favori. Marie-Noëlle Battistel, qui avait pris la suite de Didier Migaud en 2010 lors de sa nomination à la cour des Comptes, totalise ce dimanche soir 41,96% des voix. Elle demeure donc grande favorite face à la candidate de l'UMP,
Marie-Noëlle Battistel
Malgré cela, elle n'a touché que 28,96% des électeurs (en 2007 l'UMP était à 31% au premier tour). La percée la plus remarquée est celle du FN, 13,1% des voix contre 3,38% lors des dernières élections législatives. Une percée amorcée lors du premier tour de l'élection présidentielle où Marine Le Pen a terminé à plus de 17%.
Que peut-il se passer maintenant ? Même si l'électorat du FN penche à droite, le compte n'y sera pas pour la candidate de l'UMP. C'est assez mathématique, la gauche, avec le PS, le Front de Gauche et EELV, a de fortes chances d'aller à l'Assemblée.
Cinquième circonscription : Brottes fait mieux qu'en 2007
St-Egrève, St-Geoire-en-Valdaine, St-Laurent-du-Pont, Le Touvet, Goncelin, Allevard, Domène
Député sortant : François Brottes, PS
Taux de participation : 60,14%
François Brottes, PS
"Satisfait mais déçu par le taux de participation", François Brottes, le socialiste de la vallée du Grésivaudan, est, ce dimanche soir, en ballotage très favorable avec 43,85% des voix contre 25,16 % pour l'UMP Michel Bernard.
En 2007, Brottes était à un peu plus de 35% et l'UMP à 40% au premier tour.
Le député-maire de Crolles est ancré depuis 1997 sur ce territoire qui a donné une large victoire à François Hollande, avec 55,29%.
Le FN est en 3ème position à 13,67% alors qu'il n'était qu'à 3% il y a 5 ans.
Sixième circonscription : Petit à petit Moyne-Bressand perd des voix
Pont-de-Chéruy, Crémieu, Morestel, Bourgoin-Nord
Député sortant : Alain Moyne-Bressand, UMP
Taux de participation : 56,48%
Alain Moyne-Bressand, UMP. Un député reconnu très actif
36,29% pour l'UMP Alain Moyne-Bressand à l'issue de ce 1er tour. Comme en 2007, le député sortant se retrouve en ballotage face à une socialiste. Cette fois, c'est Michèle Corbin, adjointe au maire de Bourgoin-Jallieu, qui est à 30,36%. Le candidat FN, Bertrand Marie est à 21,7%.
Elu depuis 26 ans, le député sortant était donné favori. Il a pourtant connu des scores plus brillants (49,85% en 2007) alors certains parlent d'usure. Mais en fait, comme au niveau national, c'est le Front National qui grignote du terrain dans cette circonscription. Le parti des Le Pen était à 6% en 2007.
Septième circonscription : La gauche bouscule un bastion
Roussillon Sud, Beaurepaire, La Côte-St-André, Roybon, St-Etienne-de-St-Geoirs, Grand Lemps, Virieu, St-Jean-de-Bournay
Député sortant : Georges Colombier, UMP (ne se représente pas)
Taux de participation : 59,99%
Elle faisait figure de bastion de la droite, on y a encore placé Nicolas Sarkozy en tête lors de la présidentielle. Ce n'est plus tout à fait le cas aujourd'hui. Après avoir élu et réélu l'UMP Georges Colombier pendant 26 ans, la 7ème circonscription de l'Isère a donné ses voix en majorité à un socialiste pour ce premier tour. Une véritable surprise. En 2007, l'UMP sortant avait été réélu dès le premier tour avec plus de 52% des voix. Cette année, il ne se représentait pas.
Et Georges Colombier parti, voilà donc la droite en difficulté. La circonscription, que tous pensait enracinée à droite, a finalement cédé aux sirènes d'un candidat socialiste. Didier Rambaud arrive en tête avec 34,82% des voix. Une avance malgré tout "tenue" puisque son concurrent UMP, Jean-Pierre Barbier, est 224 voix derrière (34,39%).
Rambaud / Barbier : voilà donc l'affiche du second tour dans cette circonscription que beaucoup d'observateurs en préfecture, décrivaient comme l'une des plus incertaines du département. Car ici aussi, le Front National réalise un score élevé, Robert Arlaud termine en effet à 17,91%. Trop peu, cependant, pour imposer une triangulaire.
Tout se jouera donc sur les reports de voix. Avec respectivement 5,85% et 3,12%, les candidats d'Europe-Ecologie-Les-Verts et du Front de Gauche devraient donner un peu d'air au socialiste Didier Rambaud. A droite, les réserves sont plus minces. L'UMP était ici unie et ne pourra donc compter comme allié direct et traditionnel que le candidat de Debout la République et ses 0,74% seulement.
Là encore, l'attitude du Front National sera déterminante. Un appui clair à Jean-Pierre Barbier lui permettrait sans doute de l'emporter. Sans ce soutien, le PS, dimanche prochain, sera en mesure de ravir ce fief à la droite.
Huitième circonscription : Remiller baisse d'un cran
Roussillon Nord, Vienne, Heyrieux
Député sortant : Jacques Remiller, UMP
Taux de participation : 58,76%
C'est l'une des surprises de ces législatives. J.R a perdu son « Dallas », l'espace d’un tour. Jacques Remiller qui a pourtant une circonscription "taillée sur mesure"depuis le redécoupage, perd un peu
Erwann Binet, PS
Jacques Remiller, UMP
Depuis des mois les observateurs locaux remarquent que
Le député UMP sortant va devoir faire du charme à son extrême droite. La candidate du FN a regroupé, à elle seule, 19,72% des suffrages. En 2007 le parti de
Alors que dire sur l'avenir ? Dire que mathématiquement, si les électeurs du FN choisissent Remiller, la partie est gagnée pour lui. Mais, si le FN utilise cette circonscription pour faire un exemple de non-association avec l'UMP, alors Remiller voit ses jours comptés en politique car derrière, les municipales pointent le bout de leur nez et
Neuvième circonscription : Avantage écolo
St-Marcellin, Vinay, Pont-en-Royans, Tullins, Rives, Voiron
Député sortant : André Vallini, PS (ne se représente pas)
Taux de participation : 57,94%
Drôle de circonscription que la 9ème de l'Isère. Très longtemps marquée à droite, elle avait ensuite basculé sous l'impulsion d'un seul homme : André Vallini. Alors, quand l'emblématique député a annoncé qu'il ne se représenterait pas, la gauche, longtemps, a cru qu'elle aurait du mal à conserver cette circonscription. Des doutes qui, ce dimanche soir, appartiennent au passé.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que la majorité présidentielle a pris des risques sur ce territoire. Dans le cadre de l'accord national entre le PS et ses alliés écologistes, c'est une candidate d'Europe-Ecologie-Les-Verts, Michèle Bonneton, qui a été investie pour mener le combat. Quitte à faire grincer quelques dents côté socialiste.
Michèle Bonneton, EELV soutenue par le PS
Un combat aujourd'hui réussi ou en passe de l'être. A l'issue du premier tour, Michèle Bonneton arrive très largement en tête avec 37,2% des voix. Elle devance de plus de dix points son rival UMP, Julien Polat (26,81%). Le jeune candidat, espoir de la droite iséroise, se retrouve donc en mauvaise posture au moment d'aborder le second tour.
Certes, les voix du FN (16,45%) se reporteront sans doute en majorité sur lui. Mais cela ne devrait pas suffire face à la dynamique désormais enclenchée à gauche. Michèle Bonneton devrait notamment pouvoir compter sur les voix du Front de Gauche (8,13%) pour faire la différence. Surtout si ses camarades socialistes, et André Vallini en tête, s'impliquent davantage encore dans cette campagne d'entre deux tours.
Dixième circonscription : Une femme, un homme
La Verpillière, L'Isle d'Abeau, Bourgoin Sud, La Tour-du-Pin, Pont-de-Beauvoisin
Nouvelle circonscription
Taux de participation : 55,44%
Elle attirait les convoitises au point de diviser aussi bien la gauche que la droite. La dixième, et toute nouvelle circonscription de l'Isère, ne se sera finalement pas démarquée des autres territoires du département en plaçant le PS en tête à l'issue du premier tour.
Sur ces terres historiquement à droite et où Nicolas Sarkozy était arrivé en tête au second tour de la présidentielle, c'est une candidate socialiste qui arrive en pole position à l'issue de ce premier round des legislatives. Avec 32,26% des suffrages, Joëlle Huillier devance assez nettement son rival UMP, Vincent Chriqui, second, avec 26,8%.
Joëlle Huillier, PS
Un classique duel PS / UMP se jouera donc la semaine prochaine dans ce territoire qui a peu voté et qui a surtout vu le Front National réaliser un très bon score. Traditionnellement bien implanté dans le Nord de l'Isère, le FN, représenté par Antonin Sabatier, recueille 21,36% des voix et rate de peu la qualification pour le second tour, épargnant ainsi une triangulaire aux candidats PS et UMP.
Au final, la gauche semble donc bien placée pour l'emporter. Le PS pourra d'abord compter sur ses traditionnels alliés comme le Front de Gauche (6,61%) ou Europe-Ecologie-Les-Verts (3,34%). A droite, les réserves de voix semblent plus limitées. La présence au premier tour de deux candidats divers droite (3,39% et 1,25%) ne suffira pas. A moins que le Front National ne fasse pencher la balance. Dans la dixième, comme dans toutes les autres circonsriptions du Nord-Isère, le FN fait aujourd'hui figure d'arbitre.