Le tribunal de commerce de Vienne a accordé un délai supplémentaire aux potentiels candidats à la reprise de Photowatt.
L'entreprise de Bourgoin spécialisée dans les panneaux photovoltaiques placée en redressement judiciaire, convoitée par les repreneurs. Au total 10 dossiers ont été déposés auprès du tribunal de commerce de Vienne et 3 de ces offres sont jugées très sérieuses.
Ce mardi 17 janvier, le tribunal de commerce de Vienne s'est donné jusqu'au 10 février pour recevoir les dossiers des candidats à la reprise de Photowatt. Le tribunal fera ensuite part de son choix le 21 février.
Aucun nom n'a été donné quant aux repreneurs potentiels qui se seraient déjà manifestés mais 20 candidats seraient sur les rangs, selon certaines indiscrétions, parmi lesquels deux entreprises du CAC 40.
Vendredi dernier la société avait annoncé que "des groupes ayant les compétences et la capacité financière de reprendre Photowatt" se seraient fait connaître. Le fabricant de semi-conducteurs STMicroelectronics et le groupe EDF Energies Nouvelles, n'ayant pas déposé d'offre ferme, selon des sources proches du dossier.
Photowatt, qui emploie quelque 440 salariés à Bourgoin-Jallieu, est en
redressement judiciaire depuis le 8 novembre en raison de graves difficultés financières, dans un contexte de surproduction mondiale de cellules photovoltaïques.
Depuis quelques semaines, le candidat STMicroelectronics est évoqué. Il dispose d'une usine à Crolles (Isère), à quelques dizaines de kilomètres de celle de Photowatt. Ce groupe franco-italien est en outre déjà actif dans le secteur de l'énergie solaire. En juillet, il a inauguré en Sicile la plus grande usine italienne de fabrication de panneaux photovoltaïques, exploitée en coopération avec l'italien Enel et le japonais Sharp.
EDF Energies Nouvelles (EDF EN), ou son fondateur Pâris Mouratoglou, seraient
aussi intéressés. M. Mouratoglou doit bientôt quitter la présidence d'EDF EN, devenue
filiale à 100% d'EDF après une offre du groupe d'électricité lancée au printemps dernier.
Plusieurs PME du secteur seraient aussi sur les rangs. Quelle que soit son identité, le repreneur aura vraisemblablement besoin de l'aide de l'Etat pour mener à bien son projet.
En effet, face à une concurrence chinoise acharnée, le carnet de commandes de
Photowatt est quasiment vide et les cellules à haut rendement, élaborées dans le
cadre de PV Alliance (filiale avec le CEA et EDF), ne seront pas prêtes avant trois
ans.
"Pour tenir ces deux ou trois ans, il serait opportun de convaincre les grands
industriels français de dédier 5 à 10% de leurs achats de panneaux photovoltaïques
à des productions made in France", a souligné le directeur général de Photowatt,
Vincent Bès.
Photowatt, qui a une capacité de production de 75 mégawatts par an, est le seul
fabricant de cellules photovoltaïques en France, les autres sociétés du secteur
se contentant de les acheter à l'étranger et de les assembler en France.