La famille des trois adolescentes a décidé de porter plainte contre la SNCF, pour non-assistance à personne en danger.
"Cette plainte a pour but de mettre en cause l'agent de la SNCF et la SNCF qui auraient dû, s'agissant de personnes sans titre et sans papier d'identité, informer la police, d'autant qu'on avait affaire à des gens mineurs", a déclaré Me Collard, confirmant une information du Parisien.
Peu avant minuit vendredi, Carmen, 12 ans, Charlotte, 13 ans et Victorine, 19
ans, marchaient seules sur l'autoroute, à hauteur de Saint-Paul-Trois-Châteaux,
dans la Drôme, quand elles ont été percutées par plusieurs véhicules alors qu'elles
traversaient la voie rapide.
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Les trois jeunes filles, originaires de la cité de la Castellane à Marseille et membres d'une fratrie de 18 enfants, étaient parties sans laisser d'explication. Selon la SNCF, elles étaient à bord d'un train Lyon-Marseille et ont été priées d'en descendre, faute de billet, en gare de Pierrelatte, à une quinzaine de kilomètres du lieu de l'accident.
Les policiers du commissariat du 15e arrondissement de Marseille, qui travaillent en étroite collaboration avec les gendarmes drômois, ont saisi dimanche après-midi des vêtements et affaires personnelles au domicile des parents afin d'effectuer des relevés d'ADN pour confirmer leur identité, en raison de la grande dégradation des corps.
"Faute grave de la SNCF"
"Mon frère est devenu fou, sa femme est effondrée", a raconté lundi Paco Santiago, l'un des oncles des victimes, ajoutant qu'ils avaient effectué une veillée mortuaire au cours du week-end dans l'attente du rapatriement des corps. Pour lui, "c'est une faute grave de la SNCF". "La moindre des choses, c'est d'appeller la police, sinon demain je fais le tour de France en train sans payer ! On ne voit pas tout le temps trois jeunes filles, dont deux mineures, à 9h du soir. Ces enfants seraient en vie, c'était simple de les sauver", a estimé cet homme de 53 ans.
"Moi à mon avis, comme mes nièces étaient très brunes et typées, dans sa tête
de contrôleuse, elle s'est dit : +Encore des Roms, allez on les met dehors+. Si elles étaient blondes aux yeux bleus, vous croyez qu'on les aurait fait descendre du train?", a accusé Paco Santiago qui n'était pas en mesure d'expliquer la présence, à pied en pleine nuit sur l'autoroute, de trois de ses 70 nièces. L'oncle a précisé que la famille n'appartient pas à la communauté des gens du voyage et que ses nièces parlaient parfaitement le français, puisque deux étaient scolarisées.
Les gendarmes tentent toujours de comprendre pourquoi les trois jeunes filles se trouvaient à cet endroit. La thèse de la fugue a été exclue, les enquêteurs se penchent sur des "SMS amoureux" retrouvés dans le téléphone de l'aînée.