L'avortement impossible à Lyon l'été ?

En ce mois d'août 2012, les délais d'attente pour les femmes atteignent des "records" pas vus depuis au moins deux ans.

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Le Planning familial s’alarme de la situation et, après la promesse d’un dispositif d’urgence mis en place par l’agence régionale de santé (ARS), attend avec une certaine inquiétude les projets de restructuration très flous des services d’orthogénie de septembre prochain.

Sur les quatre centres d’IVG de Lyon (Hôpital de la Croix Rousse, Lyon Sud, Edouard-Herriot et Femme Mère Enfant de Bron) tous, sauf un, fonctionnent en activité réduites pendant la période estivale. Même constat pour les médecins conventionnés, sur dix-sept, seuls trois exercent pendant cette période. Marion Athiel, présidente du planning familial du Rhône, explique que “les établissements de santé font leur maximum pour réorienter les patientes et combler le manque de médecins, souvent partis en congés, mais cela n’est pas suffisant“.

L'accès à l'IVG gravement remis en cause

La possibilité d’avorter par méthode médicamenteuse, qui doit se faire avant 7 semaines d’aménorrhée, est par exemple remise en cause. La situation devient encore plus critique pour les femmes proches du délai légal d’avortement, c'est-à-dire entre 12 et 14 semaines d’aménorrhée. “Nous avons réussi à trouver une solution pour les cas les plus urgents, mais nous avons aussi été obligés de rediriger certaines femmes en dehors du département  pour être prises en charge“. La présidente du planning familial confirme d'ailleurs que, passé ce délai, les femmes sont contraintes d’aller se faire avorter en Espagne ou au Pays bas.

Planning familial et ARS face à face

Une réunion avec l’agence régionale de santé (ARS), dépendant du ministère de la Santé, a eu lieu mardi 7 août, aboutissant à des « engagements ».

« Toutes les femmes qui se trouvent dans une situation d’urgence seront dirigées chez nous, détaille Anne-Marie Durand, médecin à la tête de la santé publique au sein de l’ARS. Nous nous engageons à leur trouver une solution au sein du département. »

Un dossier politique ?

La situation lyonnaise a par ailleurs très vite reçue un écho du côté de la ministre aux Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem. Ancienne adjointe au maire de Lyon, la ministre et porte-parole du gouvernement a notamment vu son ex-collègue lyonnaise Thérèse Rabatel, adjointe déléguée à l’Egalité des femmes, s’activer sur le dossier.

Najat Vallaud-Belkacem s’est ainsi fendu d’un courrier écrit à l’attention de l’ARS, actant le rendez-vous pris avec le Planning, et demandant à la structure, pourtant directement rattachée au ministère de la Santé,  de « tenir ses engagements ». Pour l’été au moins.

Pour la rentrée, la ministre a également demandé un rendu des devoirs de vacances : l’ARS devra faire remonter jusqu’aux ministères concernés par l’orthogénie (Santé, Education et Droit des femmes) un bilan et, pour la première, fois, le Planning familial pourra également apporter à ce document ses propres données.

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