Le bilan dressé par la Cour des comptes sur la rénovation urbaine et l'aide aux banlieues françaises est très sévère
Dans un rapport publié mardi 17 juillet la cour des comptes revient sur dix années de politique de la ville.
Dans les territoires concernés, où vivent 8 millions d'habitants, le taux de chômage est toujours deux fois plus important qu'ailleurs, le niveau de vie moyen des ménages inférieur de moitié à la moyenne nationale, la part des personnes vivant sous le seuil de pauvreté a augmenté.
La lisibilité de la politique de la ville pâtit de la multiplication des réformes, entre le décret de 2006 qui mandate six préfets délégués à l’égalité des chances dans certains départements, la création de l’Acsé, agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances en 2006, le plan Espoir banlieues en 2008…
Moins de quartiers aidés et aucun dans la Loire
La Cour des comptes émet toute une série de recommandations pour rendre plus efficace cette politique de la ville déficiente. Ainsi, les crédits en France devraient aller en priorité à six départements particulièrement en difficulté: la Seine-Saint-Denis, les Bouches-du Rhône, l’Essonne, le Nord, le Val-d’Oise, le Rhône.
Pour une gouvernance au plus près des habitants, le rapport encourage également une participation plus importante des intercommunalités.
Pour davantage de cohérence, le rapport suggère de fusionner les deux agences chargées de la rénovation urbaine: Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) et l’agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé).
Enfin, une évaluation simplifiée et plus fiable est avancée. La Cour des comptes conseille d’établir une méthodologie commune pour tous les acteurs, Etat, collectivités territoriales, associations afin d’évaluer l’efficacité des différentes initiatives.