Depuis des mois, le dossier du grand stade n'a plus rien de sportif, c'est dans les salles d'audience que cela se joue
On reparle du Grand Stade de l'OL à Décines dans l'Est lyonnais. Le tribunal administratif a examiné ce mardi matin (26/06/2012) la requête de trois riverains. Le rapporteur public vient de requérir l'invalidation de la déclaration d'intérêt général. Le jugement sera rendu dans un mois.
La déclaration d'intérêt général du futur Grand Stade de Lyon pourrait être annulée si le tribunal administratif suit l'avis rendu lors de l'audience par le rapporteur public, celui-ci estime que son financement est flou.
Ce stade, retenu pour accueillir des matches de l'Euro-2016 de football qui aura
lieu en France, sera aussi celui de l'Olympique Lyonnais, club plusieurs fois champion
de France.
"Le rapporteur public, suivant les moyens que nous avons soulevés, juge que le
projet transmis au gouvernement, qui a servi de base à cette DIG, ne comporte aucune
indication sur le coût de l'opération et sur son mode de financement", a déclaré l'avocat Etienne Tête, également conseiller municipal EELV à Lyon.
En arrière-plan, "le rapporteur se demande s'il n'y a pas des aides directes ou indirectes du Grand Lyon et de la commune de Décines, qui ont vendu des terrains en-dessous de la valeur du marché, ce qui pourrait être contraire au droit européen", a-t-il ajouté.
L'avocat défendait les trois requérants, des habitants résidant à proximité du futur Grand Stade, dont deux ont vu leur demande d'annulation du DIG rejetée sur d'autres fondements. D'autres recours sont en cours d'instruction.
Le patron de l'OL, Jean-Michel Aulas, a promis de bâtir l'enceinte "sur fonds
entièrement privés", pour 450 millions d'euros, la collectivité prenant en charge les seuls accès au stade pour 180 millions d'euros. L'OL a signé en ce sens, en juillet 2011, un protocole d'accord avec le groupe de BTP et de concessions Vinci dans le cadre d'un partenariat "privé/privé".
Maintes fois retardé et âprement contesté, le projet de Grand Stade de 60.000
places avait fait l'objet en mai 2011 d'une déclaration d'intérêt général (DIG) par le gouvernement. Le plan local d'urbanisme (PLU) avait ensuite été révisé et un permis de construire avait été signé en février dernier.
Les travaux devaient démarrer en mai-juin, pour une livraison du stade attendue
pour le début de la saison 2014-2015, mais la première pierre n'a pas encore été
posée.
Outre le stade, OL-Land comprendra aussi un parc de loisirs, une zone commerciale,
deux hôtels, un centre de remise en forme, des bureaux d'affaires et un centre
d'entraînement.
>>> Ci-contre le reportage au tribunal administartif