La situation financière de l'Olympique Lyonnais se dégrade. Malgré l'optimisme de John Textor, propriétaire du club, le gendarme financier du football français exige un redressement des comptes, sous la menace d'une rétrogration de l'OL en Ligue 2 la saison prochaine.
Sale temps pour l'Olympique Lyonnais ! La menace d'une rétrogradation en Ligue 2 la saison prochaine plane désormais sur le club. Ce ne sont pas les résultats sportifs qui sont en cause mais les finances du club, dont l'endettement atteint un tel niveau que le gendarme financier du football français (la Direction Nationale du Contrôle de Gestion) a décidé ce vendredi 15 novembre 2024 un encadrement strict de la masse salariale et une interdiction de recrutement au marché hivernal des transferts.
La DNCG, qui a auditionné le club vendredi après-midi à Paris, a également décidé de la "rétrogradation à titre conservatoire à l'issue de la saison sportive en cours" de l'OL, actuel 5e de Ligue 1, selon un communiqué de l'instance de la Ligue de football professionnel (LFP).
John Textor pourtant confiant
L'Américain John Textor, propriétaire du club, avait pourtant assuré juste après l'audition ne pas être "du tout inquiet pour la pérennité" de la société qui chapeaute l'Olympique lyonnais. "Je suis confiant dans nos chiffres, nous allons faire entrer plusieurs centaines de millions de cash dans les prochains mois".
L'homme d'affaires, qui a racheté l'OL à Jean-Michel Aulas en 2023, a assuré que l'instance de la LFP avait regardé l'image complète de la holding à laquelle appartient désormais l'OL, Eagle Football Holdings, qui détient aussi les clubs de Botafogo au Brésil et Molenbeek en Belgique.
La semaine dernière, la publication des comptes de résultats a pourtant plongé les supporteurs dans le doute. Malgré une réduction de ses pertes nettes, l'endettement net de trésorerie d’Eagle Football Group atteint 463,8 millions d'euros.
Des ventes de joueurs pour faire entrer du cash
Pour éponger les dettes, la société mise sur des rentrées d'argent venant notamment de Botafogo et Molenbeek, mais, estimant ne pas disposer d'éléments suffisants pour juger du caractère raisonnable de ces hypothèses, les commissaires aux comptes ont fait savoir qu'ils pourraient ne pas certifier les comptes.
"Les commissaires locaux n'ont regardé que le club de foot français et n'ont pas considéré les centaines de millions de dollars qui vont venir des différentes parties de notre organisation", a déploré John Textor. "Nous ne sommes pas du tout inquiets pour notre pérennité".
Pour rassurer les supporteurs lyonnais, l'Américain a également assuré que le club ne céderait pas ses meilleurs éléments car son "but est d'être sélectionné en Ligue des Champions cette année. Nous retirons environ 90 millions d'euros par an de la vente des joueurs. Cela va continuer mais ne vous inquiétez pas, ce ne sera pas votre joueur préféré, le meilleur joueur, si nous n'avons pas quelqu'un pour le remplacer et jouer encore mieux".
"Je suis confiant dans nos chiffres mais je ne suis jamais confiant sur la manière dont un organe de régulation voit les choses", a-t-il toutefois reconnu, en évoquant des "pressions de ses ennemis dont un grand club lié au Qatar".
En juillet 2023, la DNCG avait déjà pris des mesures d'encadrement de la masse salariale et des indemnités de mutation. Cette situation avait contraint le club rhodanien à un recrutement estival, mené au rabais et, au final, complètement raté.