La région Rhône-Alpes a donc voté à près de 82 % (81,97%), dans la moyenne nationale (81,28%).
L'Ardèche se distingue par la plus forte participation citoyenne (83,83%).
La cartographie politique de Rhône-Alpes confirme ce que l'on savait déjà. Le Rhône, l'Ain, les deux Savoie restent majoritairement des terres de droite tandis que la Loire, l'Ardèche et l'Isère sont naturellement acquises à la gauche.
Il faut néanmoins relativiser ce rapport de forces politiques à l'issue de ces présidentielles car le candidat socialiste progresse de façon très significative à Lyon avec une percée à plus de 53%. Jamais la gauche n'avait ici franchi la barre des 50% pour ce scrutin.
L'UMP peut encore se targuer d'avoir tenu bon dans le Rhône avec une victoire honorable de son candidat qui l'emporte avec prés de 35 000 voix d'avance (52,01% contre 47,99%). Mais si elle est parvenue à préserver des bastions ici ou là, cette brèche ouverte en terre lyonnaise pourrait bien compliquer les législatives pour la majorité présidentielle.
La prédiction de Gérard Collomb, au lendemain du premier tour, d'une bascule possible de trois des 4 circonscriptions au profit des socialistes pourrait bien se confirmer compte tenu du score avantageux enregistré par F.Hollande dans la métropole lyonnaise. D'autant plus que si la dynamique de la victoire est bien à gauche, il reste encore à l'UMP à redéfinir au plus vite ses contours dans un paysage ébranlé. La défaite de son champion et la position personnelle de François Bayrou, désormais favorable au candidat socialiste, montre combien la cohésion est compromise à droite. Denis Broliquier, le maire divers droite du 2éme arrondissement de Lyon, ne dit pas autre chose en disant que la " droite doit réapprendre à parler aux Français " et qu'il va " s'employer dés aujourd'hui à la reconstruire " ….
L'UMP est donc fragilisée par de fortes discordances internes, au centre comme sur son aile la plus radicale : les membres de la droite populaire ne manqueront pas de reprendre à leur compte des éléments du discours de Marine Le Pen et de poser les questions qui fâchent. Ces mêmes questions qui ont valu la défection des électeurs centristes mais pas permis pour autant le ralliement inconditionnel des votants FN.
Des velléités de recomposition ne manqueront pas d'intervenir dans les semaines qui viennent, au plus mauvais moment puisqu'il faudra à l'UMP mener parallèlement une bataille politique contre la coalition socialiste PS/Verts mais aussi affronter comme c'est probable, le Front National dans des triangulaires qui s'annoncent complexes.
Si François Hollande a appelé implicitement à voter UMP en cas de duel avec le FN lors des prochaines législatives, l'UMP appliquera- t-elle la consigne de la même façon en pareille circonstance ?