Chez les agriculteurs, le taux de suicide serait trois fois plus élevé que chez les cadres
Aucune région n'est épargnée. Si la surmortalité par suicide chez les agriculteurs est une réalité, le problème est l'absence de données qui la rend difficile à appréhender.
Seule certitude, le taux de suicide chez les exploitants agricoles est trois fois plus élevé que chez les cadres. C'est la conclusion de la seule enuête officielle qui renseigne sur les suicides d'agriculteurs, réalisée par l'Institut de veille sanitaire (INVS), publiée en 2010 dans la Revue d'épidémiologie et de santé publique.
Une nouvelle étude est envisagée entre l'INVS (institut de veille sanitaire) et la MSA (mutuelle sociale agricole) pour affiner les données.
Aux difficultés économiques et financières et à l'absence de perspectives du secteur, semblent s'ajouter d'autres facteurs, comme l'isolement, le célibat.
Des groupes de paroles, des numéros de stress assistance, des réunions d'information, des cellules de prévention au suicide ont été mis en place dans plusieurs régions par les syndicats et par la MSA. Des associations, tels que l'Apli (Association des producteurs de lait indépendants), SOS Paysans, ou le Samu social agricole viennent aussi en aide aux agriculteurs les plus en difficultés.
En dépit du travail de prévention mis sur pied, tous les acteurs sont aujourd'hui contraints d'avouer leur impuissance à toucher un public dont la détresse est souvent dissimulée.
>>> Cliquez sur l'image pour voir la vidéo du dossier réalisé dans l'Ain par Béatrice Trady et Mathieu Boudet