Des salariés de Danone obtiennent gain de cause pour la traduction en français d'un logiciel informatique.
Des salariés de l'usine Danone à St Just Chaleysin en Isère, qui avaient attaqué en justice leur employeur pour lui demander la traduction en français d'un logiciel informatique écrit en anglais, ont obtenu gain de cause auprès du Tribunal de grande instance de Vienne.
Le tribunal a ainsi jugé jeudi "recevable" l'argument selon lequel la loi Toubon du 4 août 1994, qui impose "l'usage obligatoire de la langue française", notamment dans les entreprises, devait être respectée.
"Nous sommes très contents, nous avons mené une bataille qui n'était pas simple, mais finalement nous avons eu raison de le faire", s'est réjoui Mario Pisanu, délégué CGT.
La CGT, le comité d'établissement, ainsi que le comité d'hygiène et de sécurité des conditions de travail (CHSCT) de l'usine Danone de Saint-Just-Chaleyssin avaient assigné en justice Danone, lui reprochant la mise en place, courant 2011, d'un logiciel de gestion entièrement en anglais.
Environ 200 des 300 salariés de l'entreprise étaient amenés à utiliser ce logiciel professionnel qui équipe par ailleurs les autres sites du groupe dans le monde, selon le syndicaliste.
"C'est une véritable barrière pour les salariés qui ne parlent pas cette langue et une forme de discrimination", fait valoir M. Pisanu.
Un logiciel et des lexiques de traduction avaient été proposés par la direction, mais jugés "difficile d'utilisation" et "pouvant engendrer des erreurs" par les représentants du personnel.
"Ces initiatives ne peuvent constituer que des palliatifs", a souligné le tribunal, qui relève que les logiciels sont "toujours en langue anglaise et donc non-compréhensibles, de façon évidente, pour des citoyens français".
Le groupe a six mois pour procéder à la traduction du logiciel sous peine d'une amende de 1.000 euros par jour.