Pour ceux qui pouvaient encore en douter, la recomposition de la droite est bel et bien engagée.
Lyon Divers Droite présente ses candidats
Le groupe Lyon Divers Droite a annoncé qu'il serait présent aux législatives dans cinq circonscriptions du Rhône, dont les 4 de Lyon. Son crédo est de proposer une alternative à droite au vote UMP.
L'annonce en est faite à Lyon, au lendemain du second tour des présidentielles, un certain 10 mai 2012, par un quarteron de militants "Lyon Divers Droite" qui va donc présenter aux législatives des candidats dans chaque circonscription face à ceux de l'UMP.
La fronde est conduite par Denis Broliquier, maire du deuxième arrondissement depuis 2001 et qui se présentera lui-même dans la deuxiéme circonscription du Rhône au nom d'une droite "libre et indépendante." Parce que, dit -il, "l'UMP a mis le couvercle sur la droite et n'a pas su accepter sa diversité."
La menace n'est pas minime pour l'UMP, déjà fagilisée par l'échec de Nicolas Sarkozy et la percée significative des socialistes à Lyon lors de ces présidentielles. Lyon Divers Droite, bien implanté localement, a déjà fait mordre la poussière à l'ancien ministre Dominique Perben aux dernières cantonales, battu par un certain Jean-Jacques David, maire du 6éme arrondissement, ex millioniste, issu de ses rangs.
Dans la 4ème circonscription du Rhône, réputée acquise à la droite, c'est précisément l'un des adjoints de Jean-Jacques David, Thierry Mouillac, qui portera le fer contre Dominique Nachury, investie au dépens de Nora Berra au terme d'une bataille déjà fratricide. La confrontation pourrait là aussi prendre une tournure redoutable pour l'UMP déjà menacée dans ses autres circonscriptions.
"Lyon Divers Droite" veut se distinguer résolument de la majorité présidentielle par une nouvelle appellation sans équivoque : "La droite Autrement." Un mouvement qui, avec un zeste de provocation, se propose "d'offrir l'asile politique à tous les déçus de l'UMP et aux orphelins du Centre"…
Ses candidats sont des hommes plutôt jeunes, chefs d'entreprises, avec une moyenne d'âge de 37 ans. Les suppléantes sont des femmes choisies pour leur implication locale et leur engagement associatif. Leur objectif : Faire exister la diversité de la droite et obtenir de l'UMP un désistement au second tour au cas où l'un d'eux arriverait au premier.
Un accord qui n'est pour l'heure pas acquis puisque "La droite Autrement" conteste fondamentalement les choix de l'UMP, une "spirale de l'échec" illustrée par ses défaites successives aux régionales et aux municipales et maintenant la perte consécutive du Sénat et de la Présidence de la république.
"Cette succession d 'échecs pose question", affirme Denis Broliquier, qui défend lui, un projet politique alternatif basé sur la proximité : "Il faut dit-il, porter la voix des territoires bien avant celle des états majors parisiens. "
<< Visionnez le reportage de notre rédaction.