Mont-Blanc : 50 bougies pour le tunnel

Il y a 50 ans, le percement du tunnel du Mont Blanc s'achevait

Le 14 août 1962, le percement tunnel du Mont-Blanc entre la France et l'Italie prenait fin.

Un exploit technique et technologique salué à l'époque, mais décrié 37 ans plus tard lors de l'incendie qui a coûté la vie à 39 personnes.

Six années d'efforts  

"Il n'y avait déjà plus de Pyrénées, il n'y aura désormais plus d'Alpes", s'enthousiasme dans ses commentaires un journaliste lors de l'inauguration de l'ouvrage en 1965, trois ans après la fin du percement du tunnel.
 "Après six années d'efforts la montagne est vaincue", ajoute le reporter dans un document en noir et blanc consultable sur le site de l'Institut national de l'audiovisuel.

Un motif de fierté

Avec ses 11,6 km, le tunnel considéré comme le plus long ouvrage de ce type au monde à l'époque, est devenu dès son creusement il y a cinquante ans jour pour jour un motif de fierté pour les deux pays.

Moins de treize centimètres d'écart sont constatés à la jonction des deux équipes qui de chaque côté ont percé la roche. "Une réussite", estiment les promoteurs du projet, alors que la galerie supporte à son point culminant, qui n'est non pas le Mont-Blanc, mais l'Aiguille du Midi, 2.480 mètres de hauteur de roche.

Un livre, "Il Traforo del Monte Bianco", retraçant l'histoire de ce chantier colossal sera présenté mardi à Courmayeur à l'occasion des festivités organisées pour célébrer l'anniversaire.

Un vecteur de développement économique

Inauguré en 1965 par les présidents de la République français et italien, Charles de Gaulle et Giuseppe Saragat, le tunnel qui est mis en service la même année permet de rejoindre la Vallée d'Aoste en dix minutes depuis la Haute-Savoie.

La voie de passage traversée par quelque 21 millions de véhicules après vingt ans d'exploitation a contribué entre autres au développement économique des deux régions, mais son manque de sécurité est gravement remis en cause lors l'incendie en 1999. 

L'incendie dramatique de 1999
Trente neuf personnes décèdent dans l'embrasement du tunnel qui va être fermé pendant trois ans pour être remis aux normes.

En 2005, le procès devant le tribunal correctionnel de Bonneville a notamment révélé plusieurs dysfonctionnements dans les équipements du tunnel et des prises de décisions tardives le jour du drame.
Dix condamnations sont prononcées: la plus lourde, 30 mois de prison dont six mois ferme, à l'encontre du chef de la sécurité du tunnel. Le maire de Chamonix est lui relaxé en appel.

Plus de 5000 véhicules quotidiens

En 2011, le tunnel du Mont-Blanc a été emprunté en moyenne, chaque jour, par 5.114 véhicules dont 1.660 poids lourds et 3.409 voitures.