Rassemblement silencieux à la Gauthière

Appel au calme et à la justice après le décés de Wissam El Yamni

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Rassemblement à la Gauthière

500 personnes rassemblées pour soutenir la famille à la Gauthière

Environ six à sept cents personnes se sont rassemblées le 10 janvier dans le quartier

de la Gauthière, théâtre de l'arrestation de Wissam El Yamni, écoutant sans incident pendant plus d'une heure une série d'orateurs appeler au "calme" et à la "justice".

Dans la journée des voix s'étaient élevées pour réclamer la suspension des deux

policiers mis en cause dans l'affaire El Yamni, du nom de cet homme décédé après

son interpellation houleuse dans un quartier sensible de Clermont-Ferrand, sous

tension depuis.

La Ligue des Droits de l'Homme (LDH) et la CGT ont estimé que "suspendre" les

deux policiers en cause, à ce jour simplement "en congés", permettrait de ramener

le calme, même si la nuit de lundi à mardi a été moins agitée que les précédentes,

avec cinq voitures brûlées et 17 interpellations.

Le NPA et son candidat à la présidentielle, Philippe Poutou, ont aussi réclamé

la suspension "immédiate des policiers mis en cause", dénonçant "la répression

contre les jeunes et toutes les personnes qui protestent contre la mort de Wissam

El Yamni".

Synergie, second syndicat d'officiers de police, a quant à lui apporté son "soutien"

aux deux policiers, exhortant "la cohorte des petits inquisiteurs de salons à s'abstenir

de lyncher médiatiquement les policiers" incriminés.

Sur une possible suspension, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a précisé

que "les éléments disponibles sur ce qui s'est passé réellement ne sont pas suffisants

pour prendre une position qui soit une position d'équité".

"Dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, les policiers ont été appelés par

quelqu'un sur les lieux où paraît-il se trouvait un blessé. Ils ont été accueillis

par ce monsieur à coups de pierre, il a donné des coups de pied dans la voiture,

il a frappé les policiers qui ont eu beaucoup de mal à le maîtriser", a rappelé

le ministre de l'Intérieur.

Après une course-poursuite, M. El Yamni avait été plaqué au sol. Il était tombé

dans le coma après un malaise cardiaque durant son transport au commissariat et

présentait des fractures et des lésions au cou.

L'information judiciaire pour "coups et blessures volontaires par personne dépositaire

de l'autorité publique" ouverte vendredi a été requalifiée en "violences volontaires

ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de

l'autorité publique", a indiqué le parquet. La peine encourue est de vingt ans

de réclusion criminelle.

Par ailleurs, après trois comparutions immédiates liées aux incidents lundi, un

jeune homme de 20 ans a été condamné mardi à quatre mois de prison avec sursis

et 140 heures de travaux d'intérêt général pour avoir mis le feu dimanche à une

poubelle, dans un caddie lancé en direction d'une voiture.

Alors que le calme a régné toute la journée dans les quartiers nord, Me Jean-Louis

Borie, avocat de la LDH, a dénoncé le "dispositif de guerre" mis en place par le

préfet, avec 420 fonctionnaires de police et de gendarmerie mobilisés lundi, appuyés

par un hélicoptère muni d'une torche éclairante.

Sans commenter ces propos, la préfecture a indiqué mardi après-midi qu'elle ne

"souhait(ait) plus communiquer sur sa stratégie", refusant de dévoiler son dispositif

pour mardi soir.

Gendarmes et policiers, toujours aidés d'un hélicoptère, ont commencé à patrouiller

vers 22H00 mais plus discrètement que lundi soir, beaucoup de fonctionnaires étant

en civil, a constaté un photographe de l'AFP.

Aucun attroupement d'adolescents n'était visible mais il y a eu un départ d'incendie

touchant des cabines de chantier, rapidement éteint par les pompiers. Selon la

préfecture "ça a l'air plutôt calme, mais ça peut évoluer".

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