Le maire de Saint-Jean de Maurienne sera le candidat de l'UMP aux prochaines législatives dans la 3ème circonscription.
Début janvier, Michel Bouvard, le député de cette circonscription, avait annoncé qu'il ne solliciterait pas un nouveau mandat, lui qui siège à l'Assemblée nationale depuis 1993.
Logiquement, son suppléant Pierre-Marie Charvoz devait lui succéder. Mais logique et politique ont bien failli ne pas rimer.
Pour comprendre, il faut remonter près d'un an en arrière. Avril 2011 : Pierre-Marie Charvoz annonce qu'il quitte l'UMP dont il ne se "retrouve plus dans les valeurs", explique-t-il. Le maire de Saint-Jean-de-Maurienne et vice-président du conseil général se rapproche alors de Jean-Louis Borloo.
Décembre 2011 : Pierre-Marie Charvoz annonce sa candidature sur la 3ème circonscription, avant même que Michel Bouvard ait officialisé sa "non-candidature". On se dit que l'UMP optera pour l'option "tout sauf Charvoz" et investira un autre candidat.
Sauf que cet autre candidat potentiel, c'est Christian Rochette, maire de Saint-Rémy-de-Maurienne et conseiller régional UMP. Lui est bien resté dans le rang mais faut-il encore qu'il prouve sa capacité à battre la gauche.
Le test se déroulera le 19 février, lors du second tour de l'élection cantonale partielle à la Chambre. Le conseiller général sortant, Jean-Louis Portaz, est réélu avec près de 54% des voix. Candidat du Front de gauche, il était soutenu par les socialistes et les écologistes.
En face, défait avec 46 %, Christian Rochette voit la possibilité d'un investiture aux législatives s'envoler. Alors qui pour battre la gauche ? Pierre-Marie Charvoz...
Joint par téléphone ce vendredi 2 mars, il confirme : " Hervé Gaymard m'a informé hier que j'avais l'investiture de l'UMP". Et de rajouter, un sourire dans la voix : "Je suis très honoré et heureux que l'UMP ait estimé que j'étais le candidat le plus rassembleur ... et que le parti se retrouve dans mes valeurs".
En résumé, l'UMP a choisi pour le représenter un homme qui lui avait claqué la porte au nez un an auparavant et ce dernier n'a pas hésité à accepter l'investiture. Cela s'appelle un mariage de raison.
Mais la raison a ses limites. A la question : "Comptez-vous reprendre votre carte à l'UMP ?", Pierre-Marie Charvoz n'hésite pas pour répondre : "Ce n'est pas à l'ordre du jour, loin s'en faut".