Signal d'alarme maintient la pression

La question du retour des Clermont-Paris en gare de Lyon se pose à l'assemblée nationale.

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Après avoir reçu des membres de l'association Signal d'Alarme le 24 janvier au Ministère de l'Ecologie et des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet a été une nouvelle fois interpelée sur le retour des Clermont-Paris en gare de Lyon. C'est le député Louis Giscard d'Estaing qui lui a demandé son soutien, cet après-midi, devant l'Assemblée Nationale.

C'est une forte délégation d'Auvergnats qui s'est invitée au Ministère de l'Ecologie et des Transports le 24 janvier dernier. Elle était composée de Claude Malhuret, Maire de Vichy et président de l'association "Signal d'Alarme", Serge Godard, maire de Clermont-Ferrand, Pierre-André Périssol, maire de Moulins, Jean-Paul Dufrègne, président du Conseil Général de l’Allier, Jean Mallot, député de l'Allier, Louis Giscard d'Estaing, député du Puy-de-Dôme et maire de Chamalières, Alain Néri, sénateur du Puy-de-Dôme et de Jean Proriol, député de Haute-Loire. D'une seule voix, ils ont demandé l’appui de la Ministre pour que les trains Clermont-Paris réintègrent la Gare de Lyon. Une adresse indispensable en termes d'image et de développement économique pour l'auvergne, selon eux.

Cet après-midi, à l'Assemblée Nationale, c'est le député du Puy-de-Dôme, Louis Giscard d'Estaing, qui a une nouvelle fois demandé le soutien de la Ministre de l'Écologie et des Transports, au nom de l'association Signal d'Alarme et de ses 20 000 adhérents. Le député auvergnat a dit attendre le concours et le soutient de l'Etat pour contraindre la SNCF à organiser rapidement le départ et l'arrivée des trains Clermont-Paris en gare de Lyon: "ce retour en gare de Lyon est désormais affaire d’organisation, de planification et de volonté politique."

Rappel

Le 7 novembre dernier, le rapport du Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable (CGEDD) et de l’Ecole Polytechnique de Lausanne confirmait, contrairement à ce qu’avaient annoncé la SNCF et RFF quelques mois plus tôt, que l’arrivée et le départ des trains Clermont-Paris en gare de Lyon étaient envisageables. Le CGEDD préconisait une étude complémentaire de trois mois, pour en définir les modalités concrètes, qui est actuellement en cours et dont les résultats nous seront communiqués dans les prochaines semaines.

La question orale posée par le député Louis Giscard d'Estaing :

"Merci Monsieur le Président,

Monsieur le Ministre,

Mes chers collègues,

Je souhaite attirer l’attention du gouvernement sur la desserte ferroviaire actuelle et future entre Paris et Clermont-Ferrand, en associant à cette question, mes collègues Jean MALLOT, Député de l’Allier et Vice-président de l’Assemblée nationale, Jean PRORIOL, Député de la Haute-Loire, Alain NERI, Sénateur du Puy-de-Dôme, Jean-Paul DUFREGNE, Président du Conseil général de l’Allier, Claude MALHURET, Maire de Vichy, Conseiller Régional et Président de Signal d’Alarme, Pierre-André PERISSOL, Maire de Moulins et Serge GODARD, Maire de Clermont-Ferrand.

Vous connaissez notre mobilisation en faveur de la liaison à Grande Vitesse Paris-Orléans-Clermont-Fd-Lyon, qui achève son Débat Public, mais dont le calendrier de réalisation se situe au-delà de 2020 ; dans cette attente, l’Auvergne ne doit pas subir la triple peine : ne pas être raccordée au TGV, avoir des trains en mauvais état et arriver à la Gare de Bercy !

En effet, depuis le 11 décembre 2011, les trains Clermont-Paris ont été chassés de la Gare de Lyon et relégués Gare de Bercy. A la Gare de Lyon : 5 lignes de métro, 9 lignes de bus, connexion à tous les RER, liaisons vers les aéroports, des dizaines de commerces et de restaurants.  Rien de tout cela Gare de Bercy où la première station de métro est à 300 mètres.

L’Auvergne a besoin de l’intermodalité. La seule ligne Intercités (ex Téoz) rentable, c’est la ligne Clermont/Paris. L’association Signal d’Alarme qui compte 20 000 adhérents et regroupe tous les grands élus d’Auvergne et de très nombreux maires refuse cette relégation en Gare de Bercy.

Outre cette décision de changement de gare, contraire aux écrits de la SNCF, la ligne est dotée de matériel de 3ème catégorie. Je vous invite à faire un aller-retour Paris Clermont en train et vous découvrirez des wagons en fin de course, tractés par des motrices obsolètes. Les Auvergnats sont excédés par les retards incessants et les conditions d’inconfort. Par exemple, un retard de trois heures et demie le 19 janvier, a empêché des élus auvergnats de participer aux Salons du Thermalisme. Cet état de fait est habituel, car le lendemain, vendredi 20 janvier, un autre retard de trois heures est survenu.

Je demande ainsi solennellement l’engagement du Gouvernement pour affirmer que l’Etat sera aux côtés des Elus d’Auvergne afin de contraindre la SNCF pour qu’à nouveau les trains Paris-Clermont-Fd partent et arrivent Gare de Lyon, puisque l’étude que vous avez confiée au Conseil général du développement durable et à l’Ecole polytechnique de Lausanne a conclu à cette possibilité dont on vérifie actuellement les modalités pratiques.

Je souhaite également que vous nous informiez des actions qui seront menées afin d’améliorer l’état des trains, de la ligne, les mesures qui seront prises pour que cessent les retards entre Paris et Clermont-Ferrand ainsi que les échéances retenues pour l’installation de la Ligne Grande Vitesse Paris-Orléans-Clermont-Ferrand-Lyon, compte tenu de la clôture des débats publics les 24 et 25 janvier dernier."

La réponse de Mme Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie et des Transports lue par M. Thierry Mariani, ministre chargé des Transports :

"Comme vous le savez, l’Etat est devenu, depuis le 1er janvier 2011, l’autorité organisatrice des trains d’équilibre du territoire et, à ce titre, de la ligne Paris-Clermont-Ferrand.

Compte tenu de la saturation envisagée en gare de Lyon en 2012, notamment suite à la mise en service de la LGV Rhin-Rhône, et des réorganisations de circulations prévues dans le cadre du service annuel 2012, la SNCF et RFF ont décidé le transfert de l’arrivée de la ligne Paris-Clermont-Ferrand en gare de Bercy à compter de décembre 2011.

Pour accompagner ce transfert, trois membres du conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) ont été chargés d’une mission de coordination auprès de RFF et de la SNCF pour s’assurer de l’amélioration de l’interconnexion entre la gare et la station de métro Bercy et, au-delà, de l’amélioration de la qualité de service offert en gare de Bercy.

Depuis le lancement de cette mission, de nombreuses actions ont d’ores et déjà été réalisées en gare de Bercy : espaces d’attente au rez-de-chaussée et à l’étage, aménagement d’un espace enfant, mise en place d’une signalétique plus adaptée, service de navettes gratuites entre les gares de Lyon et de Bercy.

A plus long terme, le STIF et la RATP étudient les modalités de création d’un nouvel accès à la ligne 14 à proximité de la gare de Bercy dans le cadre du prolongement de la ligne prévu dans le Grand Paris. L’ensemble des acteurs s’attache donc à améliorer les conditions d’accueil et d’arrivée en gare de Bercy.

Sur les perspectives d’un retour en gare de Lyon, vous savez que les expertises de RFF et de la SNCF ont fait l’objet d’une première analyse, à la suite d’une forte attente exprimée en septembre dernier par les élus. La mission confiée au CGEDD a ainsi été complétée par une expertise des capacités ferroviaires de la gare de Lyon disponibles, qui s’est appuyée sur un audit réalisé par l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne.

La CGEDD a rendu les conclusions de ce rapport, qui ont été présentées lors du dernier comité d’axe par le préfet de la région Auvergne. Il en ressort que l’ampleur des changements d’horaires prévus dans le cadre du service annuel 2012 rendait impossible un retour en gare de Lyon à partir du 11 décembre dernier mais qu’il convient de poursuivre les expertises pour un transfert à plus ou moins brève échéance.

Un prochain point d’étape était initialement prévu à la fin du mois de mars, sur la base du résultat des travaux qui seront présentés par l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne. Je suis néanmoins bien conscient des attentes des élus sur le calendrier de remise de ces travaux et j’ai donc demandé, Monsieur le député, à ce qu’un point d’étape puisse être fait pour la réunion du comité d’axe, programmé au milieu du mois de mars. Je ne peux que vous confirmer que le Gouvernement examine cette question avec la plus grande attention, dans l’objectif de trouver la meilleure solution possible au regard des contraintes techniques, dans les meilleurs délais.

En ce qui concerne la ligne à grande vitesse Paris-Orléans-Clermont-Lyon, le projet vise à diffuser la grande vitesse ferroviaire aux territoires du grande Centre de la France, en constituant par ailleurs un itinéraire alternatif pertinent à l’actuelle ligne ferroviaire à grande vitesse Paris-Lyon en voie de saturation.

Le débat public organisé par la commission nationale du débat public sur ce projet s’est déroulé du 4 octobre 2001 au 25 janvier 2012. Il a permis de recueillir l’expression de l’ensemble des acteurs concernés et du public, préalablement au bilan que la commission nationale du débat public tirera de ce débat et aux décisions que le maître d’ouvrage, Réseau Ferré de France, prendra à l’été sur la poursuite de ce projet.

S’agissant de la problématique de l’arrivée à Paris des trains qui circuleront sur cette LGV, il n’est pas possible au stade actuel du projet, très en amont, de préciser comment seront utilisées, à l’horizon de réalisation du projet, en 2025, les deux gares susceptibles d’accueillir des circulations empruntant cette ligne nouvelle : la gare d’Austerlitz ou la gare de Lyon. Les études qui se poursuivront à cet effet devront notamment tenir compte de la saturation de ces gares et de leurs lignes d’approche, et des projets envisagés à cet horizon comme le schéma directeur du RER C et le projet de transport du Grand Paris."

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