Suspension des 5 policiers mis en examen

La police parisienne à l'hôtel de police de Grenoble

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Interview J-C. Borelly sur l'affaire Neyret

Affaire Neyret : le syndicat Alliance Police Nationale s'exprime et s'inquiète à l'heure des soupçons qui planent sur la PJ de Grenoble et de Lyon.

Des perquisitions étaient en cours jeudi matin à la direction interégionale de 

la police judiciaire de Lyon (DIPJ) ainsi qu'à son antenne grenobloise, a-t-on

appris de source proche du dossier.

Un juge parisien et des policiers de l'IGS (la police des polices) sont arrivés

en fin de matinée à l'hôtel de police de Lyon dans le 8e arrondissement, dans le

cadre de l'enquête pour corruption impliquant notamment l'ancien N°2 de la PJ lyonnaise,

Michel Neyret, placé en détention provisoire.

Au même moment, des enquêteurs parisiens se présentaient à l'Hôtel de police de

Grenoble situé dans le centre ville.

Rappel des faits

"La suspension a été signée par le directeur général de la police nationale ce mercredi a déclaré Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère.

Dans le cas de Michel Neyret, "l'application de la suspension est différée en raison de son placement en détention provisoire".

"Ces suspensions seront notifiées aux intéressées entre mercredi soir et jeudi", sauf dans le cas de Michel Neyret, écroué après sa mise en examen lundi, a ajouté le porte-parole.

Cinq policier mis en examen
Cinq policiers, dont Michel Neyret, sont désormais mis en examen dans cette affaire.
Les quatre autres sont le chef de l'antenne de la PJ de Grenoble, Christophe Gavat, son adjoint Gilles Guillotin, le patron de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la PJ de Lyon, Aymeric Saudubray, et un membre de la brigade des stupéfiants de Lyon. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer leur métier.

Un "système de drogue détournée afin de rémunérer les indicateurs"

Les juges parisiens enquêtent notamment sur les pratiques de la police des régions lyonnaise et grenobloise. Des interrogatoires lors des gardes à vue ont confirmé l'existence d'un "système de drogue détournée afin de rémunérer les indicateurs",
selon une source proche de l'enquête.
En garde à vue, M. Neyret a concédé des "imprudences" et reconnu avoir accepté des cadeaux, notamment des séjours payés à Marrakech et sur la Côte-d'Azur. Les enquêteurs s'interrogent aussi sur la provenance d'une "montre de valeur", que le policier aurait reçue puis offerte à sa femme, selon une source proche du dossier.

Ces derniers jours, l'Inspection générale des services (IGS) a creusé ses relations avec plusieurs personnalités réputées proches du milieu lyonnais.

"La montagne va accoucher d'une souris"

Concernant MM. Gavat et Guillotin, les enquêteurs ont cherché à savoir s'ils avaient ou non, sur ordre de M. Neyret, détourné de la résine de cannabis pour rémunérer des "indics".
Les deux policiers ont réfuté toute pratique illégale, selon leurs avocats, qui ont tenu à distinguer les cas de leur client de celui de M. Neyret.
"La partie de l'enquête qui les concerne ne porte pas sur de l'enrichissement personnel ou de la corruption mais sur leur façon de travailler, sur la gestion des indicateurs", a déclaré mercredi à l'AFP Me Anne-Laure Compoint, avocate de M. Guillotin. "La montagne va accoucher d'une souris", a-t-elle parié.
Mardi soir, l'avocat de M. Gavat, Me Emmanuel Daoud, avait noté que le parquet n'avait pas requis de mandat de dépôt contre son client. Ni contre les trois autres policiers mis en examen le même jour.
On ignorait dans l'immédiat les raisons de l'implication présumée dans ce dossier de M. Saudubray, un jeune commissaire qui ne dirigeait la BRI de Lyon que depuis un an, son avocat se refusant à tout commentaire.

Le point de vue d'Alliance Police Nationale

Pour la section Rhône-Alpes du syndicat Alliance Police Nationale, il faut insister sur "le travail remarquable" que font les policiers dans ces unités.

    Ecoutez l'interview de Jean-Claude Borelly, secrétaire zonal d'Alliance Police Nationale.

Christophe Gavat, flic et acteur !

Le responsable de la PJ à Grenoble a été mis en examen pour "détournement de scellés" et "vol". Il a néanmoins été laissé libre par les juges parisiens. Les enquêteurs cherchent à savoir si M. Gavat a récupéré de la résine de cannabis pour rémunérer un informateur, sur ordre du numéro deux de la PJ de Lyon.

Christophe Gavat est un policier à la personnalité peu banale. On découvre par exemple sur le site du collège international de Cannes que Christophe Gavat est attiré par les planches, celles du théâtre .

Au collège, le commissaire a présenté il y a quelques années un "one man show : deux représentations humoristiques sur des textes écrits par lui-même.  Puis après une pause, en 2008 il se remet à l'écriture et se rend régulièrement à Cannes pour répéter. Il y présente au théâtre du collège un nouveau spectacle baptisé « petites fantaisies conjugales » en duo avec l'actrice Magali Astegiano.  

Un commissaire stupéfiant ...

Avant d'être chef de l'antenne grenobloise de la PJ, Christophe Gavat était en poste à la PJ de Perpignan. A son actif, ou son passif selon le camp dans lequel on se plaçait à l'époque, il y a l’arrestation du docteur Jacques Bouille maire UMP de Saint-Cyprien et conseiller générale du canton de la Côte-Radieuse. Lequel maire s’est suicidé à la maison d’arrêt  de Perpignan, en 2009…

Christophe Gavat avait aussi placé en garde à vue l'ancien maire UMP (réélu depuis) du Barcarès Alain Ferrand pour une affaire supposée de trafic de cocaïne qui s'est achevée sur un non lieu.

Les méthodes employées par ce « super-flic » étaient très controversées, un peu comme celles de son futur mentor lyonnais Michel Neyret. Le fait qu'il se soit attaqué à des notables de l'UMP peut-il expliquer les déboires qu'il connait aujourd'hui ? Peut-il y avoir un volet politique à cette affaire ?

Neyret à la Santé

Lundi, le n°2 de la PJ de Lyon, Michel Neyret, a été mis en examen par les juges parisiens Hervé Robert et Patrick Gachon, notamment pourcorruption, trafic d'influence, association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants, détournement de biens et violation de secret professionnel.

Il a ensuite été placé en détention provisoire à la prison de la Santé à Paris.
Sur la base d'écoutes, les enquêteurs soupçonnent notamment M. Neyret d'avoir détourné du cannabis avant son placement sous scellés ou sa destruction afin de rémunérer des informateurs ou pour le revendre, selon une source judiciaire.

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a annoncé mardi matin sur France 2 qu'il allait "suspendre" Michel Neyret, n'excluant pas une mesure similaire à l'encontre des autres policiers toujours en garde à vue.
 

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