Des tabloids à la BBC, la presse britannique commence à écorner la France.
La tuerie de Chevaline en Haute Savoie suscite l'émotion en Grande-Bretagne, où la presse consacrait tous ses gros titres à cette affaire. Des dizaines de journalistes britanniques se sont rendus sur les lieux et aux abords du camping où la famille séjournait.Le ton des articles se fait critique désormais.
Après la tuerie de Chevaline en Haute-Savoie, certains médias britanniques se plaisent à écorner l'image d'une France "bucolique" où la sécurité n'est selon eux désormais plus assez assurée.
"Le côté mortel de la France profonde" ("The deadly side of la France profonde"): c'est sous ce titre sans équivoque que le Telegraph a décrit jeudi ce qui se cache à ses yeux derrière "une France au charme bucolique", première destination touristique mondiale.
Selon le quotidien conservateur, la tuerie de Chevaline, où trois membres d'une famille britannique d'origine irakienne et un cycliste français sont morts, est révélateur d'aspects plus "lugubres" sur la France.
Le prestigieux Guardian quant à lui estime dans un des articles les plus lus de son site que "la tuerie des Alpes nourrit une examen de conscience des Français" ("Alps killing fuel French soul-searching").
Le correspondant du Guardian à Paris estime ainsi que les Français éprouvent une culpabilité de ne pas avoir pu empêcher ce drame, "et pas seulement parce qu'il aura fallu huit heures aux gendarmes pour retrouver la fillette tremblant aux pieds de sa maman".
Le Telegraph rappelle que ces assassinats se sont déroulés "loin des banlieues", dans une campagne fière de sa réputation, qui d'ordinaire ne connaît pas le "stress" avec "ses lacs" et "ses montagnes".
Il s'interroge surtout sur l'augmentation de la violence en France, se demandant comment l'auteur des tueries de Toulouse Mohamed Merah avait pu par exemple se procurer un tel arsenal d'armes dans son appartement.
Citant plusieurs autres meurtres en France, il en déduit qu'il est "possible de déceler une diminution de la sécurité et une perte de confiance dans la capacité de la police et de la justice de gérer" ces violences.
Ces médias d'outre-Manche n'ont pas pu s'empêcher de faire également le lien avec l'affaire Dominici, la fameuse énigme vieille de 60 ans où la découverte en Haute-Provence des cadavres d'un couple britannique et de leur petite fille n'a jamais été élucidée.
"La tuerie de Chevaline rappelle un triple meurtre qui s'est déroulé à moins de 300 kilomètres il y a presque exactement 60 ans", dit le Telegraph tandis que le Guardian affirme que Gaston Dominici qui avait "mené en bateau les autorités en confessant les crimes avant de se rétracter".
Le Daily Mail, tabloïd qui a abondamment couvert le drame, accueille sur son forum des commentaires alarmistes de lecteurs: "J'annule mes vacances en France l'année prochaine", "N'allez pas en France, c'est dangereux", "La police française ne sert à rien"...
Des petites piques qui ont poussé l'Express a écrire sur son site que la presse anglaise ose désormais le "french-bashing" (dénigrement anti-français). Interrogé dans la matinée, le Foreign Office quant à lui se refusait à confirmer officiellement la nationalité des victimes, qui se trouvaient dans une voiture immatriculée en Grande-Bretagne.
Les chaînes d'information en continu, BBC et Sky News, faisaient régulièrement le point avec leurs correspondants sur place, dès jeudi matin, après la découverte dans la nuit d'une fillette de quatre ans, retrouvée indemne dans