Une famille arrêtée et des enfants emprisonnés

Des sans-papiers cueillis à la porte de l'hôtel où la préfecture les avait logés

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Menaces d'expulsion et rétention des enfants

La famille Mamoï habite en France depuis plus d'un an. Sans ressource, ils ont été relogés par la prefecture. Mais jeudi 12 avril un peu avant 7 heures du matin, les forces de l'ordre les ont arrêtés et emmenés au centre de rétention de saint exupéry avec leurs enfants.

Nane, Amo Mamoï et leurs deux enfants ont dormi au centre de rétention administrative (CRA) de Lyon-Saint-Exupéry. La juge du tribunal administratif de Lyon qui a examiné vendredi la situation de cette famille a jugé que la préfecture avait eu tort de la placer en rétention. Ce n'est pourtant pas le situation des enfants qui a motivé le jugemen

Retour sur l'histoire de cette famille

Nane et Amo Mamoï, les parents, sont nés en Azerbaïdjan, alors république soviétique, mais appartiennent à la minorité kurde.
En 1992, A l'âge de 18 ans, pour lui, et 12 pour elle, ils quittent leur pays en guerre avec l'Arménie voisine et séjournent d'abord en Ukraine, puis en Russie où naissent leurs enfants aujourd'hui âgés de 9 et 7 ans.


En septembre 2010, les Mamoï arrivent en France où ils déposent une demande d'asile. Le temps que l'Office de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) se prononcent, la famille est logée, et les enfants scolarisés. Mais l'Opfra puis la Cour national du droit d'asile rejettent leur demande.
Les Mamoï se retrouvent alors à la rue. Lors du plan grand froid, ils sont hébergés dans une structure d'urgence. Entre temps, ils ont déposé une demande de titre de séjour qui sera rejetée par la préfecture laquelle leur délivrera une obligation de quitter le territoire Français (OQTF).
A la fin du plan grand froid, les Mamoï se retrouvent une nouvelle fois à la rue, et déposent alors un référé en application de la loi sur le logement opposable. Le tribunal administratif leur fait droit, et ordonne à la préfecture de leur trouver un toît.
Le 10 avril, un hébergement leur est proposé dans un hôtel. Deux jours plus tard, la police vient les cueillir à domicile.

Les Mamoï ont retrouvé vendredi  leur hôtel. Mais sont toujours sous le coup d'une OQTF.
Mais pour que Nane et Amo Mamoï soient expulsés, il faut que l'Azerbaïdjan les reconnaisse comme ses ressortissants et leur délivre un laissez-passer. Peu probable.
En Azerbaïdjan, ils faisaient partie de la minorité kurde. En France, ils pourraient bien rejoindre celle des étrangers non expulsables et non régularisables.

>>> Ci-contre le reportage sur cette famille et ses enfants placés au centre de retention (13/04/2012)

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