A nouveau en échec à schladming, le champion de slalom, Jean-Baptiste Grange, renonce au Kandahar
Un an après son hiver étincelant saupoudré d'or mondial en slalom, Jean-Baptiste
Grange a du mal à trouver le bon chemin entre les portes cette saison en Coupe
du monde de ski alpin, devant composer avec des problèmes de dos récurrents.
2010 mise à part - il était hors jeu pour cause de blessure à un genou -, le Savoyard
avait pris l'habitude d'être l'un des grands animateurs du mois de janvier, le mois où s'enchaînent les principaux slaloms de la saison qu'il a presque tous gagnés durant sa carrière.
Mais le vainqueur de la Coupe du monde de slalom 2009 a cette fois cumulé les abandons dans sa discipline de prédilection, quatre en cinq courses, de Zagreb
après le Nouvel An à Schladming mardi soir. En huit slaloms, il n'en a terminé
que trois, se mettant ainsi en marge de la course au Globe de cristal, dont il
était l'un des grands prétendants les autres saisons.
Paradoxalement, c'est à Adelboden, la classique de mi-janvier sur une piste où
il n'avait jamais brillé auparavant, qu'il a enregistré son meilleur résultat de
tout l'hiver avec une cinquième place.
Il avait donné alors l'impression de retrouver cette fluidité qui a fait sa marque
de commerce. Mais une chute à Wengen le week-end suivant, avec en prime une entorse
à un pouce, le faisait repasser par la case médicale et replonger dans le doute.
Plus que trois slaloms
Opéré à une épaule fin mars, sa deuxième opération majeure en un peu plus d'un
an, le slalomeur sait par où il est passé. Lui, qui enfant avait dû porter un corset
pour cause d'hernie discale, a vu ses vieilles douleurs se réveiller par compensation.
S'il se donnait du temps pour se reconstruire cette saison, il ne lui reste désormais
que trois slaloms pour reprendre du galon.
"Je suis marqué, le mois de janvier a été long. Cela ne se joue pas à grand-chose",
a avancé le champion du monde à Schladming, après sa quatrième sortie de piste
consécutive, trois en slaloms et une dans un slalom de super-combiné.
"Il n'y a pas de saison foutue, j'ai d'autres préoccupations pour l'instant",
a souligné Grange. "Ce que je veux avant tout, c'est trouver des solutions pour
être bien quand je suis sur les skis, pour pouvoir m'entraîner correctement".
Le Savoyard, qui ne disputera pas le super-combiné à Chamonix début février, aura
ainsi une coupure de trois semaines avant l'étape de Bansko, où figurent un géant
et un slalom au programme.
Mais ayant bien rétrogradé au classement, il ne sera plus dans le groupe des sept
premiers qui disposent des meilleurs dossards. Un groupe qu'ont quitté bien avant
lui l'Italien Giuliano Razzoli, le champion olympique de Vancouver, ou Reinfried Herbst, l'ex-feu follet autrichien qui avait dominé l'hiver 2010.
Le skieur de Valloire, qui avait remporté l'an dernier Kitzbühel et Schladming, se disait assez sûr de son ski mais n'a pas retrouvé son niveau d'avant son opération à l'épaule gauche, en mars dernier.
"Je sens que ça vient, que c'est bien en place", disait-il pourtant après être sorti en première manche à Kitzbühel dimanche dernier.
Le slalom de la station tyrolienne est le quatrième qu'il ne termine pas cet hiver, véritable saison de reconstruction, avec pour meilleur résultat à ce jour une 5ème place à Adelboden (Suisse).
"C'est juste que ça n'a pas été simple pour moi depuis cet été, j'ai besoin de temps pour que tout se mette en place. Et puis il faut accepter d'être patient pour récolter les fruits de tout ce travail", analyse, patient, le Mauriennais.
Les jokers
Le Tricolore qui a réussi à Kitzbühel, c'est Steve Missillier, 4ème. Satisfait d'avoir réussi deux bonnes manches dimanche, il aborde en confiance le slalom sur la Planai : "Je n'ai jamais été très bon à Schladming, mais c'est une bonne piste, et c'est celle des Mondiaux-2013, ça permet de prendre des repères", a noté le skieur du Grand-Bornand.
Le jeune joker des Français, Alexis Pinturault, voudra oublier un week-end décevant dans le Tyrol: sorti en 2nde manche dimanche, il n'avait pu disputer jusqu'au bout sa première course sur la piste redoutée de la Streif, avec l'annulation du super-G le vendredi.