Depuis le 8 août, une harpiste bretonne parcourt l’Auvergne pour réaliser des concerts privés en échange, parfois, d’un toit chez l’habitant. Habituellement professeure de musique, Molène Galard a trouvé une nouvelle manière de partager sa musique.
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Une harpe celtique sur le dos, de bonnes chaussures et une liberté retrouvée après des mois de confinement : il n’en fallait pas plus pour motiver Molène Galard, professeure de musique de Rennes, à réaliser un road trip musical en Auvergne. Depuis son arrivée à Clermont-Ferrand le 8 août, cette harpiste bretonne s’est donné comme objectif de jouer le plus de concerts spontanés privés dans la région, en dormant parfois chez l’habitant. « Après le confinement j’avais besoin d’aller à la rencontre des gens et musiciens, et de partager ma musique différemment qu’à travers mes leçons », explique la professeure de musique. Une offre musicale qui tombe à pic à l’heure de la crise sanitaire qui empêche les grands rassemblements. Exceptés les quelques points d’attache qu’elle a dans le Livradois-Forez ou dans l’Allier, chez des amis musiciens, le reste de son voyage n’est qu’improvisation, bouche-à-oreille et rencontres. « Depuis samedi dernier j’ai déjà réalisé un concert sur le marché d’Ambert, des bœufs musicaux (rassemblements d’artistes NDLR), et un apéro musical chez mes hôtes, mon but est vraiment de partager le plus possible pendant mes trois semaines de vacances. » ajoute Molène Galard.
« Apéros à la Harpe »
Un partage qui a commencé dès le début de son road trip musical la semaine dernière à Clermont-Ferrand, chez la famille Arnaud, des connaissances de sa cousine.
« Nous avons trouvé l’initiative superbe. Nous avons accueilli Molène pendant un repas de famille, c’était le moment idéal pour faire un apéro musical à la harpe », explique Florence Arnaud, musicienne, qui côtoie de nombreux musiciens mais n’avait jamais rencontré Molène Galard. Pendant deux heures, la jeune harpiste a joué des mélodies et marches bretonnes, tout en chantant des chansons qu’elle compose parfois elle-même. Pour Molène, rien n’est plus fédérateur que la musique :
« J’ai beaucoup voyagé, notamment en Irlande où la musique traditionnelle a une place prépondérante. Même lorsque les gens ne parlent pas la même langue, ils peuvent comprendre la même musique. » Une musique que Molène aime entrainante et dansante.
« J’aime tellement danser que je préfère parfois chanter la mélodie que la jouer pour faire bouger les gens », explique Molène en souriant. Et un pari remporté pour la mélomane selon Florence Arnaud :
« Ils faisaient trop chaud pour danser mais tous les invités remuaient sur leur chaise en écoutant Molène. » Une musique traditionnelle modernisée
« C’est un défi de faire danser les gens avec une harpe car cet instrument est trop souvent associé aux musiques traditionnelles calmes. Mais il permet de réaliser tellement de mélodies différentes et se marie avec tout », explique la jeune passionnée. Elle se plait à composer des paroles sur des sujets actuels comme le confinement, tout en gardant un thème musical traditionnel. Une technique très utilisée en Bretagne, explique Florence Arnaud, admirative :
« En Bretagne les gens ont su conserver la culture musicale ancestrale et en même temps lui donner un sang neuf en la mélangeant à des musiques actuelles. » Une passion pour la harpe et la musique bretonne que Molène a depuis son plus jeune âge :
« J’ai été baignée dans les festivals bretons et la musique traditionnelle bretonne et la sonorité de la harpe me fascine. J’ai commencé à jouer à 9 ans.» Une harpe celtique qu’elle peut, grâce à sa petite taille, emmener partout pour partager sa musique.
« Je n’avais pas envie de prendre ma voiture, j’avais juste envie de me laisser porter par le hasard des rencontres musicales »
Après avoir passé deux jours chez la famille Arnaud à Clermont-Ferrand, Molène s’est fait déposer à Cunlhat dans le Livradois-Forez pour la suite de son road trip. Lorsqu’elle n’est pas raccompagnée par ses hôtes, Molène privilégie l’auto-stop ou le covoiturage, une façon pour elle de se sentir plus libre :
« Je n’avais pas envie de prendre ma voiture, j’avais envie de me laisser porter par le hasard de mes rencontres pour pouvoir transmettre ma musique à tous les publics. » Prochain défi : jouer au bistro de la Halle à Tours sur Meymont dans le Puy-de-Dôme, avant de rejoindre d’autres musiciens pour un petit concert donné sur le lieu d’un four à pain à Fayet-le-château (Puy-de-Dôme).
« C’est beaucoup de bouches à oreilles, j’attends de voir ce que l’on me propose, je ne suis pas pressée. Je sais juste que je dois me rendre dans l’Allier pour rejoindre mon amie musicienne. » Seul certitude, elle bouclera la boucle le 27 aout à Clermont-Ferrand avant de regagner la Bretagne et de reprendre son métier de professeure de musique. Un road trip musical qu’elle n’est pas prête d’oublier.