Des travaux d'assainissement au demeurant anodins engendrent une situation ubuesque dans un hameau de Saint-Georges-des-Commiers. Officiellement les habitants ne peuvent plus quitter les lieux, mais ils passent outre un arrêté municipal.
Comme souvent les travaux publics font grincer des dents. A Saint-Georges-des-Commiers, les habitants d'un hameau en sont même au stade de la colère. Imaginez, ils ne peuvent plus sortir leur voiture dans la rue entre 8h30 et 16h30! C'est ainsi au hameau des Chauvets depuis le 13 octobre dernier. D'un côté ce sont les travaux d'assainissement qui les bloquent. De l'autre, c'est un arrêté municipal qui leur interdit d'utiliser le seul chemin qui leur permet encore de rejoindre le centre du village.
"On sait qu'on est dans l'illégalité la plus totale mais on prend quand même le chemin puisque la vraie route n'est pas ouverte avant 16h30. On n'a pas le choix! Je suis un peu contrariée", explique Catherine, une habitante du hameau. Une autre option s'offre à elle, garer sa voiture après la zone de travaux et la rejoindre à pied. "Tout le monde n'a pas le temps. Ce que je ne comprends pas c'est cet arrêté qui interdit la circulation sur le seul chemin que nous avons."
Embouteillage sur le chemin interdit
A la sortie de l'école, les voitures se succèdent sur le chemin interdit, on frôlerait presque l'embouteillage! Aurélien, moniteur d'auto-école, a été cherché sa fille pour le déjeuner: "Je comprends qu'ils fassent des travaux, ils sont nécessaires, mais prendre ce chemin est un peu compliqué et ça le serait encore plus s'il se mettait à pleuvoir ou à neiger."Selon Norbert Grimoud, le maire de Saint-Georges, les habitants avaient plutôt bien réagi à l'annonce des travaux lors de deux réunions publiques. "Il était clair depuis le début que nous allions fermer une portion de route, le moins longtemps possible pour ne pas gêner les usagers, mais c'était incontournable. En cas de secours, d'incendie, de besoin d'ambulance, l'entreprise en charge des travaux a la consigne de mettre des planches sur les tranchées pour laisser passer les véhicules bien évidement. Je comprends que cela gêne mais on doit faire ces travaux, et on n'a pas l'espace. On est tenu de couper la voirie."
Reportage Sophie Pellerin et Grégory Lespinasse
Intervenants : Aurélien Mennesson, habitant du hameau des Chauvets ; Catherine Delaubert, habitante du hameau des Chauvets ; Norbert Grimoud, maire de Saint-Georges-de-Commiers