Le projet, qui doit définir l’aménagement du territoire et déterminer les possibilités de construction sur les 45 communes de la métropole messine, fait bondir les associations écologistes. Vendredi 8 novembre 2024, le tribunal administratif de Strasbourg a partiellement suspendu le Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) de l’Eurométropole de Metz, en Moselle.
En Moselle, le projet cristallise les tensions. Vendredi 8 novembre 2024, le tribunal administratif de Strasbourg (Bas-Rhin) a partiellement suspendu le très contesté Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) de l’Eurométropole de Metz, en raison "d’un doute sérieux sur la légalité du plan local d'urbanisme intercommunal de Metz Métropole". Le projet doit définir les grandes orientations d’aménagement du territoire et déterminer les possibilités de construction sur les 45 communes de la métropole messine.
Suspension des zones constructibles à moyen et long terme
Le Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi), approuvé le 3 juin 2024 par l’équipe du président de la métropole messine, François Grosdidier, malgré un avis défavorable de la commission d’enquête publique, devait servir de référence pour dessiner le cadre de vie du territoire pour les prochaines années. Saisi par des associations de protection de l’environnement et des riverains, le tribunal administratif de Strasbourg a finalement partiellement suspendu l’exécution de ce plan, le 8 novembre 2024. Le projet contesté de parc photovoltaïque, en plein cœur de la forêt militaire de Mercy, située à cheval entre Jury et Ars-Laquenexy, devrait en revanche voir le jour, d'après l'Eurométropole de Metz.
Concrètement, cela ne change rien pour les habitants
François Grosdidier, maire de Metz et président de l’Eurométropole
En effet, la suspension concerne uniquement les zones d’urbanisation future et les orientations d'aménagement et de programmation sectorielles. Le reste du plan demeure applicable. "Les zones immédiatement constructibles sont maintenues. En revanche, celles qui auraient pu être urbanisées à moyen et long terme sont suspendues par le juge administratif. Elles redeviennent soumises aux règles des anciens PLU (Plans locaux d’urbanisme communaux), parfois plus favorables à l’urbanisation. Concrètement, cela ne change rien pour les habitants", assure le président de la métropole messine, François Grosdidier, dans un communiqué.
Un plan jugé "climaticide" par les opposants
Le projet cristallise les tensions. Parmi les opposants au PLUi, les associations "Air Vigilance", "Riverains de l’île Saint Symphorien" et "Sauvons les Terres du Pays Messin", mais aussi des élus. Dans un communiqué, le groupe de gauche écologiste messin "Unis pour Metz", se réjouit de cette suspension partielle : "C’est une nouvelle défaite judiciaire pour François Grosdidier mais surtout une première victoire pour notre environnement, pour les terres agricoles de Magny et de la Grange-aux-Bois, les zones naturelles de Longeville-lès-Metz, les terres maraîchères de Devant-les-Ponts et les terres forestières de Ars-Laquenexy".
Ce projet met à mal les terres forestières et maraîchères
Jérémy Roques, président du groupe d'opposition "Unis pour Metz"
Le groupe dénonce notamment un projet impliquant "l’artificialisation excessive et le bétonnage des terres agricoles et forestières", "des besoins en logements surestimés", et "l’insuffisante prise en compte des milieux naturels". Il réclame l’annulation complète de ce plan jugé "climaticide". "Ce projet met à mal les terres forestières et maraîchères. Nous ne sommes pas contre le développement, mais construire alors qu’il y a énormément de locaux et bâtiments vides, cela n’a pas de sens. Mieux vaut rénover l'ancien", insiste Jérémy Roques, président du groupe "Unis pour Metz" à la ville et à la métropole.
L’ordonnance du tribunal administratif de Strasbourg a un caractère provisoire. Elle s’appliquera jusqu’à ce que le tribunal statue sur les recours en annulation, courant 2025.