Enseignante en lettres classiques au lycée de Sain-Bel (Rhône), elle s'était vue refuser l'accès à sa salle de cours pour cause de port d'un masque "arc-en-ciel". Une intersyndicale d'enseignants vient de lui réaffirmer son soutien et annonce saisir la Défenseure des droits.
"On a jamais vu ça nulle part... au fil du temps plein de profs ont personnalisé leur masque, avec des drapeaux de pays, en soutien au Sidaction, à la mémoire de Samuel Paty..." Notre interlocuteur, délégué syndicat Sud Education 69 ne décolère pas.
La pomme de discorde, c'est l'interdiction qui a été faite à une de leur collègue de faire cours avec son masque "arc-en-ciel" le 4 mai dernier. Selon la cheffe d'établissement, cet affichage aurait été contraire au devoir de neutralité.
Un symbole à géométrie variable
Mais l'argument laisse l'intersyndicale SNES-FSU CGT Sud un brin songeuse. Elle rappelle par voie de communiqué que ce symbole de la communauté LGBT+ a été "abondamment repris par le ministère de l’éducation nationale, notamment le 17 mai pour la journée internationale de lutte contre l’homophobie, la transphobie, et contre toutes les discriminations liées aux identités de genre".
Alors, les syndicats maintiennent que l'ordre de la cheffe d'établissement était manifestement illégal même .... s'il n'a pas été contredi, après coup, par le rectorat.
L'intersyndicale va saisir la Défenseure des droits
L'enseignante, qui est revenue assurer ses cours par la suite en obtempérant, est une professeure agrégée totalisant 12 ans d'exercice, très bien notée et "reconnue" par ses pairs.
Pour se voir rétablie dans son droit, elle a introduit un "recours hiérarchique" auprès du recteur .... qui est resté lettre morte. En désespoir de cause et face à cette absence de réponse, les organisation syndicales du Rhône ont donc décidé de saisir la Défenseure des droits, pour tomber les masques.