Tout a commencé par un rapport de la Chambre régionale des comptes d'Auvergne, Rhône-Alpes expliquant que le Théâtre de Vienne devrait "rechercher des économies de fonctionnement en réduisant les frais de personnel". Depuis l'inquiétude règne dans l'établissement.
Dans un communiqué transmis le 16 mars, les employés du Théâtre de Vienne expliquent que depuis ce rapport, l'organisme perd des subventions. "Une amputation de la subvention de la Ville de Vienne de 100.000 euros (sur 740.000), et de 20.000 euros de la Région Auvergne/Rhône-Alpes". Pour eux, c'est certain, "c'est le personnel qui sera la valeur d’ajustement par des licenciements". La vague de départs a d'ailleurs été annoncée par le président du Conseil d'administration, début mars. La mairie le confirme.
Interview
"Combien de personnes? Quels postes? Et qui en porte la responsabilité?", se demandent les salariés. Pourtant, "des préconisations auraient été faites par le délégué du personnel, des solutions envisagées". Et le personnel de conclure: "La direction n'a plus la confiance du personnel pour défendre leurs emplois."
Ce que pointe le rapport
Dans son rapport, la Chambre régionale des comptes estime que "le modèle économique du théâtre repose sur une très forte dépendance aux subventions". En parallèle, les magistrats se demandent aussi pourquoi le directeur a une telle indépendance, sans objectifs fixés. Il s'agit, rappelons-le, d'une régie autonome.Et la Chambre cite la saison 2012/2013, où le théâtre aurait seulement accueilli 13.613 spectateurs. Le taux de remplissage serait aujourd'hui en progression... grâce aux spectacles scolaires.
Patrick Curtaud, adjoint LR à la culture a toutefois modéré cette observation depuis, évoquant la spécificité de la salle sur lessor.fr. "Classée aux monuments historiques, cette salle à l'italienne présente des places dites borgnes à visibilité réduite, donc 280 sont utilisables pour une jauge maximale de 320 places. Par ailleurs, l’étroitesse de la scène ne permet pas d'accueillir certains spectacles."
Outre les économies de fonctionnement, les magistrats recommandent aussi de renforcer les liens avec le festival "Jazz à Vienne", le plus gros événement culturel du secteur. Récemment, Jacques Thoizet, conseiller municipal PS d'opposition rappelait toutefois que le festival de jazz avait lui-même un déficit de 300.000 euros, "on ne va pas marier deux établissements en difficultés!", s'exclamait-il dans les colonnes du Progrès.