Comment reprendre le chemin du travail après un grave traumatisme? Une question lancinante dans la tête des accidentés de la vie qui doivent affronter le handicap. Il existe pourtant des solutions pour les réinsérer dans leur vie professionnelle. Exemple à Saint-Marcellin avec Denis, facteur.
"Quand je suis revenu, c’était impressionnant. J’étais partagé entre le bonheur de rattaquer et l’émotion de reprendre ma vie là ou elle s'était arrêtée", confie d’emblée Denis Périssat.
Aujourd’hui encore, beaucoup de sentiments se mélangent lorsque ce facteur évoque son retour au travail. C’était en octobre dernier, tout juste 2 ans après le drame qui a fait basculer la vie de ce quadragénaire: un accident, un soir de juillet 2013. Sur une route de campagne, Denis, motard, percute de plein fouet un tracteur. Un premier choc violent avant un second, quelques jours plus tard. Cet Isérois apprend qu’il doit être amputé d’une jambe. S’ensuivront deux ans de soins et de rééducation avant la reprise d’une activité professionnelle.
Un vrai parcours d'adaptation
Un retour gagnant car Denis Périssat a pu bénéficier de l’accord handicap en vigueur à la Poste. Ce dispositif a permis de mettre en place un vrai parcours d'adaptation. Collègues, médecins, comité d'hygiène et sécurité ont planché avec ce facteur sur les parades à trouver à son handicap, et ce quasiment dès l'hôpital. "On est à côté aussi s'il a besoin", explique Elodie, une collègue, "mais Denis a très vite repris ses marques, on a l’impression que rien ne s’est passé finalement."C'est lui qui décide"
Une réadaptation réussie car la direction de la Poste a consulté ce salarié handicapé à chaque étape. "C’était un point très important", estime Jean-Marc Ducros. "On a tout de suite voulu que Denis soit un acteur de son retour", précise le Directeur des centres courriers Chartreuse-Royans. "C’est lui qui décide et nous mettons en place une commission de suivi pour que tout se passe bien."
Et tout se passe pour le mieux au bureau, comme sur le terrain. Après quelques aménagements sur l’un des véhicules de la Poste, Denis Périssat a pu reprendre récemment la distribution du courrier sur une partie de la journée. Il y était très attaché.
