Pour les agriculteurs de la région, la saison est rude. Les températures clémentes et le manque de pluie contraignent déjà certains à se séparer d'une partie de leur bétail. C'est le cas d'Alain Bardin, éleveur de blondes d'Aquitaine, dans le Nord-Isère.
A Beauvoir-de-marc, l'herbe est basse, encore tiraillée entre un jaune estival et le vert d'automne. Alain Bardin ne peut que constater l'état de ses prairies de Ray-grass. "On attendait août, septembre, octobre. On se disait : « il va finir par pleuvoir, il va finir par germer »." La pluie finit par se manifester, le 26 octobre. Bien trop tard, la terre a soif. Pour l'agriculteur, installé dans le Nord-Isère, c'est l'heure de faire le bilan des dégâts de la sécheresse de ces dernières semaines. Les plantes fourragères ne suffisent pas à nourrir son bétail. "On devine des trous, l’herbe a germé et a crevé, faute d’eau", explique-t-il.
Vendre du bétail, faute de bon fouin
Ses 90 blondes d'Aquitaine se partagent les quelques victuailles de l'année, devenues denrées rares. La paille, à défaut de bon foin, ne rassasie pas ces vaches à viande qui allaitent leurs veaux pour les mener à bon poids. Seule solution pour lui : Alain Bardin s'est séparé très tôt d'une partie de son troupeau. Aujourd'hui, il estime avoir "misé juste", au vu de l'évolution de la situation. "J’ai vendu un lot de mâles, des vaches avec leurs veaux, de vieilles vaches aussi."
Et comme la logique économique le veut, le prix du bétail chute avec l'augmentation de l'offre. Un cycle infernal qui plombe un peu plus la trésorerie des agriculteurs. Problème : la météo annonce une nouvelle semaine d'anticyclone, sans aucune précipitation. "Le mauvais temps pour le paysan, c’est quand le même temps dure trop le temps. On a horreur de ça. Trop d’eau ou trop de sec, c’est pareil, explique-t-il, presque résigné. L’année passée, c’était pas terrible. Cette année, c’est dramatique."
Reportage chez un agriculteur dans le Nord-Isère :