Avec la sécheresse qui frappe le nord du Cantal, les éleveurs sont contraints d'entamer leurs stocks d'hiver ou d'acheter du foin et des compléments alimentaires. Des produits qui coûtent plus chers en agriculture biologique. Producteur de lait à Riom-ès-Montagnes, Richard Vallée en fait les frais.
Installé à Riom-ès-Montagnes, dans le Cantal, Richard Vallée a choisi en 2018 de se convertir au bio. En faisant ce choix, il n’imaginait pas que Dame Nature lui rendrait la tâche aussi difficile. Depuis le mois de juin, le nord du département est touché par une sécheresse particulièrement sévère
« L’herbe ne pousse plus. Il n’y a rien à manger. Ce n’est pas avec le peu d’herbe qu’il y a que les vaches auront le ventre plein pour faire du lait », déplore l’agriculteur.
Ici, la pluie n’est tombée que 3 fois depuis le printemps, entre 20 et 30 mm à chaque fois. Après l’unique coupe de foin, il n’y a eu aucune repousse. Pour nourrir ses vaches laitières, il a déjà déboursé 4 000 euros en fourrage et en compléments alimentaires issus de l’agriculture biologique, plus onéreux. Pour traverser cette sécheresse et ses conséquences, comme d’autres agriculteurs en bio, il attend maintenant des dérogations pour pouvoir acheter, exceptionnellement, du fourrage non labellisé agriculture biologique.
Et comme un malheur ne vient jamais seul, les sources qui alimentent les abreuvoirs sont taries. Chaque jour, 2 000 litres d’eau du robinet sont consommées… et facturées.
En se lançant dans le bio, cet agriculteur comptait gagner 6 000 euros de plus par an. En cet été 2018, les bénéfices espéraient se sont envolés.