A Champier, en Isère, l'association "les non-voyants et leurs drôles de machines" propose des sessions de conduite à des aveugles ou déficients visuels. Une occasion d'éprouver, et pour certains de retrouver, de véritables sensations, en toute sécurité.
Conduire, tout en étant aveugle ou mal-voyant, c'est possible et les pilotes peuvent même se faire plaisir en prenant le volant de véritables bolides. Le circuit du Laquais, à Champier en Isère, accueille des stages spéciaux. Sensations garanties.
Avant sa maladie qui l'a rendue aveugle, Roseline faisait 100 000 kilomètres par an au volant de sa voiture. Pour elle, ce stage, c'est la possibilité de goûter à nouveau au plaisir de la conduite. "C'est la première fois depuis 7 ans que je reconduis" explique-t-elle. "C'est vrai que ce sont des sensations extras, j'en tremble tellement c'est super" !
Les stages de conduite sur le circuit du Laquais, à Champier, sont organisés chaque année au mois d'août par l'association "les non-voyants et leurs drôles de machines". L'association basée dans la Drôme propose, à d'autres moments de l'année, les même stages sur plusieurs autres circuits, en France et même en Belgique.
Pour une conduite en toute sécurité, la synchronisation entre le pilote et le moniteur doit être parfaite. Le co-pilote utilise un langage quasi "codé" en se référant à un cadran de montre. "Droite 5", "axe", "léger gauche". "Le plus important, c'est l'entente qu'on peut avoir" précise Yanic Girault, le moniteur qui a pris place sur le siège passager.
Au bout de la ligne droite du circuit, les pilotes atteignent 130 km/h. Encore loin du record du monde de vitesse pour un non-voyant : 328 km/h.