Le syndicat SGP appelle les policiers à une journée sans PV le 17 novembre prochain. Une manière d'afficher la solidarité des fonctionnaires avec les blocages prévus contre la hausse des carburants. "On est des citoyens comme les autres" plaide le responsable isérois du syndicat.
Ils n'ont pas le droit de grève mais veulent afficher leurs solidarité avec le mouvement de blocage des routes annoncé ce 17 novembre 2018 contre la hausse du prix des carburants. Les policiers sont appelés à une journée sans PV par le syndicat Unité SGP Police-Force Ouvrière.
En Isère, le syndicat est majoritaire et il espère convaincre un maximum de fonctionnaires de participer au mouvement. Il n'y aura bien sûr aucun policier sur les barrages le 17 novembre prochain, car ils n'ont pas le droit de grève, mais les fonctionnaires sont appelés à ne pas verbaliser ce jour-là. "C'est notre façon d'apporter notre pierre à l'édifice" argumente Yannick Bianchéri, secrétaire départemental.
"Les policiers sont des citoyens comme les autres" poursuit Yannick Bianchéri et "ils sont fortement impactés par l'augmentation des carburants". Le syndicaliste pointe également des horaires atypiques : "nous faisons beaucoup d'heures supplémentaires et d'horaires décalés" d'où l'obligation de prendre leur voiture pour venir au travail.
Il y a aussi la "cherté de la vie grenobloise" qui est pointée par le responsable syndical. Difficile de se loger dans grenoble intra-muros pour la grande majorité des policiers de la ville qui, du coup, sont souvent obligés de faire beaucoup de kilomètres.
Que se passera-t-il le 17 novembre ? Concrètement, le syndicat Unité SGP Police-Force Ouvrière appelle les policiers à "ne pas verbaliser" ce jour-là. "On sera peut-être moins regardant sur les stationnements et les petites infractions au code de la route" explique Yannick Bianchéri.
Pas question cependant de tout laisser passer, nuance le syndicaliste. Pas d'impunité ce jour-là sur les crimes et délits, les vols et autres agressions notamment. "Evidemment, s'il y a un cambriolage ou une agression, on sera-là" !
Le ministre de l'Intérieur Chritophe Castaner et le secrétaire d'Etat Laurent Nuñez ont réagi ce jeudi 8 novembre 2018 à l'appel du syndicat. Pour eux, "SGP FO se trompe". "Les contraventions ne sont pas une collecte d'impôt mais un moyen de protéger les automobilistes, les piétons, les cyclistes, les personnes en situation de handicap qui ont besoin de stationner leur véhicule", précisent-ils. "Rien ne peut justifier que l'on refuse d'appliquer la loi, pas même une campagne électorale", ajoutent-ils. Les élections professionnelles au ministère de l'Intérieur sont prévues du 30 novembre au 6 décembre.