Blocages du 17 novembre : pourquoi les transporteurs n'appellent pas à barrer les routes en Savoie ?

Malgré la forte augmentation du gazole, les transporteurs n'appellent pas à bloquer les routes le 17 novembre prochain. Des dispositifs leur permettent d'amortir les hausses même si la situation devient de plus en plus difficile estime la FNTR de Savoie.

Peu de chances de voir beaucoup de camions barrer les routes le 17 novembre prochain, décrétée journée de blocage par des centaines d'organisateurs anonymes sur les réseaux sociaux. Pour la FNTR de Savoie, pas question de participer au mouvement, du moins pour l'instant.

Ne pas participer au blocage, c'est d'abord une question d'image pour le président savoyard de la FNTR, la principale organisation de transporteurs."Nos camions ne sont pas faits pour barrer les routes" estime Serge Thiébaud. Il se dit "contre" les barrages, même s'il affirme comprendre la colère des particuliers confrontés à la hausse des carburants. 
 

Impensable de bloquer les routes


Pour lui, impensable également de demander aux chauffeurs de bloquer les routes : "Nous faisons déjà la chasse aux heures supplémentaires, ce n'est pas pour leur demander de passer du temps sur les barrages".

S'ils ne participent pas aux blocages, c'est aussi que les transporteurs peuvent "amortir" une partie de l'effet de la hausse des carburants grâce à 2 dispositifs. Le premier, consiste à récupérer une partie de la TICPE, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, explique un autre transporteur savoyard contacté par la rédaction de France 3 Alpes. Deux fois par an, les transporteurs déclarent leur consommation de gazole au service des douanes. Une partie de la taxe leur est alors reversée.

L'autre dispositif "amortisseur", c'est la "surcharge gazole" que les patrons d'entreprises de transports sont censés répercuter sur leurs clients. Cette "surcharge gazole", c'est l'une des 2 composantes du prix total qui comprend aussi toutes les autres charges. Quand le prix du gazole augmente, cette "surcharge" augmente mais elle est normalement supportée par le client. Sauf qu'en réalité explique le transporteur, certains clients refusent de payer la surcharge qui revient alors... Au transporteur. Et à ce moment là "c'est dur financièrement pour l'entreprise". Pour lui, l'Etat devrait réaffirmer "que la surcharge gazole doit être imputée au client".
 

Le carburant représente plus de 20 % des charges


S'ils ne manifestent pas aux côtés des particuliers le 17 novembre, cela ne veut pas dire qu'ils ne feront rien dans les prochains mois. Le carburant représente plus de 20 % de leurs charges en moyenne et chaque augmentation impacte leur résultat.

Lors de leur dernier congrès au mois d'octobre, ils ont dit à Elisabeth Borne, la ministre des transports, qu'ils n'accepteraient pas la nouvelle hausse prévue pour le mois de janvier. Le ministre de l'économie a pourtant confirmé une nouvelle augmentation de 6 centimes pour le gazole et de 3 centimes pour l'essence au 1er janvier 2019.

Et dans les mois qui viennent ? S'il reste opposé au principe de bloquer les routes, Serge Thiébaud n'exclue pas des actions... Qui restent à déterminer.

 
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