Depuis le 15 mai dernier, le réseau de transports de l'agglomération Porte de l'Isère est fortement perturbé par une grève aux heures de pointe. Ce 5 septembre, la Communauté d'Agglomération réclame la remise en service de l'ensemble des lignes sans délai.
Un premier préavis de grève a été déposé par la CFDT le 30 avril 2019, débouchant depuis le 15 mai dernier sur un mouvement de grève entre 7H30-8H25 et 16H30-17H25.
Un second préavis a été déposé par le syndicat SUD Solidaires à partir du 2 septembre sur les créneaux 5H-5H55 et 11H30-12H25.
Il est donc difficile d'emprunter le réseau RUBAN aux heures de pointe actuellement sur les 22 communes de la CAPI, autour de L'isle d'Abbeau, Bourgoin-Jallieu, Saint-Quentin Fallavier, Villefontaine.
La CAPI réclame la reprise du service
La Communauté d'Agglomération Porte de l'Isère est l'autorité organisatrice des transports sur son territoire. Elle a confié au groupe Keolis la gestion de ce service sous la forme d'une délégation de service public.
La CAPI n'a pas à intervenir dans le dialogue social entre Keolis et syndicats mais, "après plusieurs mois de grève et alors que les usagers n'ont que trop été pénalisés par cette situation, la CAPI demande la remise en service de l'ensemble des lignes du réseau RUBAN sans délais".
Dans son communiqué de presse, la CAPI affirme "que les conditions salariales actuelles de KEOLIS Porte de l’Isère sont plus favorables que celles proposées sur d’autres réseaux de transport public situés sur la métropole lyonnaise.
Tout comme, le niveau de salaire à l’embauche, les évolutions de salaires constatées sont plus favorables que celles proposées dans les secteurs publics et privés, pour des niveaux de responsabilités comparables".
Des rémunérations supérieures à la moyenne ?
De son côté, la direction de Keolis précise : les rémunérations des salariés seraient au-dessus de la moyenne de la profession avec 2 240 euros moyens bruts par mois à l'embauche et 2 620 euros moyens bruts par mois avec 10 ans d'ancienneté. Plus de détails sur le site de RUBAN.
Les propositions faites aux syndicats seraient également "très supérieures à celles décidées par la profession". L'augmentation proposée s'élèverait à 2,5% du salaire du base.
"Après plus de 4 mois de négociation et pas moins de 15 réunions", la direction de Keolis a "conclu les négociations par un procès-verbal de désaccord".
Dialogue social au point mort ?
Le 28 août dernier, les élus de la CAPI tentaient de dénouer la situation en rencontrant les délégués syndicaux.
La CAPI réaffirmait "son engagement permanent à l’amélioration des conditions de travail des chauffeurs par la réalisation de travaux sur le dépôt de bus (opération de 1,9 M d’euros), le renouvellement du parc de bus (900 000 euros à 1 M d’euros par an) avec une exigence particulière portée sur les cabines des chauffeurs". La CAPI s’est également engagée "à associer les personnels de KEOLIS à certains des choix d’aménagements concernant la circulation des bus".
Malgré cette rencontre, le dialogue n'a pas repris entre Keolis et les syndicats.
Dans son communiqué, la CAPI "en appelle à l’esprit de responsabilité des grévistes". "Les usagers n’ont pas à être pris en otage plus longtemps. Nous comprenons et partageons leur agacement et leur réaffirmons notre détermination pour que cette grève puisse cesser".
Sud Solidaires conteste les chiffres
David Volland, conducteur sur le réseau RUBAN et délégué syndical Sud Solidaires conteste les chiffres avancés par Keolis. Pour lui, la direction englobe les primes dans le calcul du salaire.
Le syndicat demande, en plus de l'augmentation salariale, la revalorisation du coefficient "pour se mettre au même niveau que d'autres réseaux gérés par Keolis dans la région, comme les TCL de Lyon".
Le groupe (détenu à 70% par la SNCF, avec un chiffre d'affaires de 5,9 milliards d'euros en 2018) redoute-t-il une augmentation qui "ferait jurisprudence" pour ses quelques 65 000 salariés ?
Toutes les infos sur les perturbations au jour le jour sur le site du réseau RUBAN.