En France, plusieurs villes se sont lancées dans le grand bain de la gratuité des transports en commun. Aujourd'hui, Montpellier fête l'anniversaire de sa mise en place, nous nous sommes donc posé la question de la possibilité de le faire à Dijon. Usagers et syndicats se sont exprimés sur le sujet et tout ne paraît pas si simple.
On en parle à Montpellier et à Dunkerque en ce moment. La gratuité des transports publics fait beaucoup parler. Bonne idée ou mauvais coup, les usagers et les syndicats des transports publics ne sont pas tous du même avis. Alors après Montpellier, Dunkerque, Compiègne, Niort ou encore Châteauroux, est-ce que Dijon pourrait voir ses tramways, bus et vélos devenir gratuits ?
"Honnêtement, nous, on ne dit pas non"
Du côté des usagers, on est unanime sur la question. Avoir la gratuité des transports en commun permettrait d'utiliser moins la voiture. "À Dijon, on n’a même pas assez de parkings pour se garer vers le centre. "On ne dit pas non, mais on peut toujours rêver", explique Philippe. Bien qu’il n'habite pas à Dijon, l'homme de 50 ans, nous partage "prendre les transports en commun dès qu'il le peut", pour lui, "cette solution aiderait à moins prendre la voiture en ville".
Ce serait bien de mettre en place la gratuité pour les étudiants.
Mathis19 ans et Dijonnais
Pour Mathis, 19 ans, ils devraient être gratuits pour les plus précaires. "Je pense que ce serait bien de mettre en place la gratuité pour les étudiants". Dans une période, où l'inflation les touche plus qu'au départ, le jeune homme affirme que, "tout le monde n'a pas la chance de pouvoir se payer les transports en commun. Je le vois bien moi en allant à l'université".
"Aujourd'hui, le faire à Dijon, ce serait compliqué"
Du côté du syndicat Unsa Divia, on voit les choses sous un autre prisme. Julien Sheid, élu au CSE de l'entreprise, mais aussi représentant national du syndicat, est perplexe face à cette possibilité. "Il faut savoir que la gratuité, c'est une augmentation drastique des effectifs dans les transports en commun. Qui dit plus de personnes, doit dire plus de véhicules, mais c'est là que ça bloque".
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Plusieurs exemples sont pour le moment pointés du doigt durant ce mois de décembre. Montpellier, ville récemment entrée dans le monde de la gratuité des transports et Dunkerque, qui, 6 ans après la mise en place dans sa ville, ne sait plus sur quel pied danser.
"À Dijon, on a déjà des manques d'effectifs"
Du côté des syndicats on voit comment cela pourrait se dérouler. "À Dijon, on a déjà des manques d'effectifs, des manques de véhicules. On agrandit les quais, pour augmenter les voyageurs dans les wagons. Mais on ne peut pas toujours pousser les murs", détaille Julien Sheid.
Il y aura une hausse des incivilités.
Julien SheidElu au CSE de Divia et représentant national Unsa
La logique dirait que la gratuité des transports, augmenterait la fréquentation. À Dunkerque, une hausse d'un million de voyageurs a été enregistrée sur un an. Des affluences qui pourraient être les mêmes, les deux métropoles ayant un nombre d'habitants assez proche, Dijon 257 000 et Dunkerque 192 000.
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En plus de ces problématiques, les taxes des transports pour les professionnels seraient alourdies, "il faut bien trouver l'agent quelque part", explique le représentant Unsa. Il affirme également que "si tout le monde peut entrer dans les transports, il y aura une hausse des incivilités. Une baisse du budget est aussi à prévoir comme les tickets ne seront plus payants".
"Un flux intenable pour les employés"
En reprenant une nouvelle fois, l'exemple de Dunkerque, Julien Sheid ne voit pas comment Dijon pourrait faire. Bien qu'il soutienne que ce serait une bonne chose pour les usagers, il affirme que "ce serait un flux intenable pour les employés. Avec plus de voyageurs, les agents de Divia devront laisser des personnes à quai et enchaîner plus d'heures de travail".
Il faudra faire des efforts si quelqu'un veut voir les transports en commun gratuits à Dijon.
Julien SheidElu au CSE de Divia et représentant national Unsa
Tout en précisant qu'obtenir la gratuité des transports "n'est pas impossible, mais il faudra faire des efforts si quelqu'un veut le voir à Dijon". Cette problématique pointe donc de nombreux points noirs pour les professionnels du milieu. Bien que les usagers y voient un bénéfice, la gratuité ne règle pas tout. Il faut donc un projet concret, mais aussi se préparer à du changement pour obtenir ce genre d'avantages.
