Alors que Paris a acté la limitation de vitesse de son périphérique à 50 km/h, des questions se posent autour de la rocade de Dijon. François Rebsamen, président de la métropole dijonnaise l'affirme depuis 2022, il veut baisser la vitesse de l'axe routier. On fait le point sur cette décision attendue.
Rocades, périphériques, ce sont des termes bien connus des automobilistes. En début de semaine, l'axe qui a fait le plus parler est le périphérique parisien, ses limitations de vitesse abaissées de 70 à 50 km/h. À Dijon, il en est aussi question pour la rocade, actuellement limitée sur la plupart des tronçons à 90 km/h.
Déjà, en 2022, le président de Dijon métropole, François Rebsamen avait annoncé la couleur.
Si nous [la métropole dijonnaise] récupérons la rocade, on la passera à 80 km/h.
François RebsamenPrésident de Dijon Métropole et maire de Dijon
La rocade désormais possession de la Métropole depuis le 1er janvier 2024, le changement de limitations de vitesse devient probable. Le président de la Métropole affirmait aussi en septembre, dans les colonnes du Bien Public, "vouloir faire des essais et en parler avec des spécialistes" au préalable.
"Déjà qu'aux heures de pointe, c'est un calvaire de circuler sur cette rocade"
Du côté des automobilistes, c'est un peu la soupe à la grimace, comme Fabien Muck, habitant d'Aiserey, habitué de la rocade de Dijon : "Déjà qu'aux heures de pointe, c'est un calvaire de circuler sur cette rocade, il y a toujours des bouchons. Vers 13 heures et à 17 heures c'est l'enfer. Je ne crois pas que ce soit bien de changer la vitesse."
Des propos partagés par Vincent Dauvergne, qui y circule souvent : "J'ai connu la rocade à 110 km/h, après il y a eu l'abaissement à 90 km/h, je ne sais pas si passer à 80 km/h serait une solution sachant que la rocade bouchonne fréquemment". Pour Mélanie Dalmau, qui à l'habitude de cet axe, c'est l'inquiétude qui prime, "plus ils baissent la vitesse, plus les gens vont rouler au-dessus, c'est dangereux."
"C'est un projet sur le long terme"
La mise en place d'une rocade à 80 km/h ne fait donc pas l'unanimité auprès des automobilistes, mais du côté de Dijon Métropole et de son adjoint délégué au réseau routier métropolitain, Rémi Detang, "le but reste de le mettre en place, mais c'est un projet sur le long terme, il n'aboutira pas dans l'année. Néanmoins, on ne dit pas que ça ne se fera pas. Notre objectif, c'est de diminuer la pollution et les nuisances sonores."
Réduire la vitesse, vraiment moins polluant ?
Selon l'étude de l'Ademe mesurant l'impact des limitations de vitesse sur la qualité de l'air, du climat, de l'énergie et du bruit, "il est considéré que la diminution de la vitesse réduit les consommations de carburant et les émissions unitaires de polluant". Néanmoins, en région parisienne, "la baisse seule d’une limitation à 50 km/h au lieu de 70 aura un impact très limité sur la pollution de l’air", sauf pour les véhicules anciens, précisait Catherine Léger, directrice d'Airparif (organisme qui mesure la qualité de l'air en France), dans un entretien à France Info
Même exemple du côté de Rennes, où malgré une réussite d'un test et une baisse de pollution significative suite à la baisse de 110 à 90 km/h sur sa rocade est et nord, le résultat était plus contrasté du côté de son autre portion test abaissée de 90 à 70 km/h, qui avait vu son taux de dioxyde d'azote lui augmenter. Il avait alors été décidé pour toute la rocade de rester à 90 km/h.
En ce qui concerne l'impact sur les nuisances sonores, il semble déterminant : comme le relayait France Info le 11 septembre dernier et selon Bruitparif (l'observatoire du bruit en Île-de-France), l'abaissement de la vitesse maximale du périphérique parisien de 80 km/h à 70 km/h en 2014 a permis une baisse du bruit de 1,2 décibel la nuit et 0,5 décibel le jour pour les riverains.