"C'est la porte ouverte pour les camions de transit" : ces associations s'opposent aux travaux de la liaison sud d'Auxerre

Le 20 septembre, ADENY et Yonne Vivante, deux associations, ont saisi le tribunal administratif de Dijon pour tenter de faire annuler l'arrêté préfectoral visant à autoriser les travaux de la liaison sud d'Auxerre (LiSA). Cette nouvelle route aurait, selon elles, un impact néfaste, notamment sur le plan écologique.

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Et si le contournement du sud d'Auxerre, baptisé LiSA pour liaison sud d'Auxerre, ne voyait jamais le jour ? C'est le souhait de deux associations qui ont saisi le tribunal administratif de Dijon le 20 septembre.

L'objectif, pour l'ADENY (l’association de défense de l’environnement et de la nature de l’Yonne) et Yonne Vivante, c'est de réussir à faire annuler l'arrêté préfectoral du 21 mai 2024 autorisant les travaux de cette nouvelle route. Pour rappel, ce projet viserait à joindre la route nationale 6 et la route nationale 151 pour désengorger la circulation à l'intérieur de la ville.

"On est très inquiets"

Sylvie Beltrami, coresponsable de l'ADENY, le sait, "c'est un long combat". Depuis 2011 et une enquête publique qui avait été vivement critiquée par Yonne Vivante, déjà à l'époque, le projet ne fait pas l'unanimité. "C'est le genre de projets qui ne sont plus du tout en accord avec leur temps", blâme-t-elle. "On encourage à circuler encore plus, ce qui va totalement à l'encontre des objectifs climatiques. Avec un tel axe, c'est la porte ouverte pour les camions de transit qui vont gagner un temps et des ressources précieuses."

Mais pour les deux associations ce ne sont pas les seuls problèmes. "On est très inquiets", confie Sylvie Beltrami. "Si l'on se réfère à la loi sur l'eau les compensations des espaces supprimés pour bâtir de nouvelles infrastructures n'ont pas une compensation suffisante dans le projet. Le risque comme à chaque nouvelle extension d'infrastructures, c'est de mettre en péril la biodiversité. D'ailleurs le Conseil national de la protection de la nature s'est montré très critique envers ce projet." Pour la coresponsable il y a "d'autres solutions possibles" comme une organisation différente de la circulation dans la métropole.

Un projet considéré comme "illégal"

"Sur le plan juridique, le projet est aujourd'hui dans l'illégalité", écrivaient les deux associations dans un communiqué le 20 septembre. Maître Théodore Catry, avocat de l'ADENY et Yonne Vivante, a répondu aux questions de France 3 Bourgogne à ce sujet. "Notre saisine du tribunal administratif de Dijon va engendrer une instruction du dossier qui impliquera des débats entre la préfecture et les associations sur les points de critiques que nous avons soulevés", résume-t-il.

Nous n'excluons pas d'engager d'autres procédures sur les décisions à venir qui sont encore en cours d'élaboration à ce stade (procédure d'aménagement foncier, dérogation à l'interdiction de destruction d'espèces protégées)

Maître Théodore Catry

avocat en droit public et environnemental

Ce recours ne concerne que l'aspect du projet LiSA quant à son incidence sur la ressource en eau. Deux points précis sont extraits par Maître Catry : "La légalité d'une décision prise pour un projet de contournement routier qui repose sur une déclaration d'utilité publique (DUP) caduque" et "les carences et incohérences qui affectent le dossier et qui ont pu être de nature à fausser la compréhension des enjeux réels du projet par le public et l'administration".

Suivant le résultat du débat, les porteurs du projet pourraient être contraints de déposer une nouvelle demande d'autorisation si la première venait à être annulée. Quant à l'État et au Département, ils devraient de nouveau justifier l'utilité publique de la LiSA.

Le tribunal administratif de Dijon ne devrait rendre une décision que d'ici "un à deux ans" selon l'avocat. 

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