Cette ancienne route nationale est désormais interdite à certains poids-lourds : "je vais enfin pouvoir ouvrir mes fenêtres !"

Le conseil départemental de l'Yonne a officiellement interdit à certains poids-lourds de circuler sur la route départementale 660, entre Sens (Yonne) et Vulaines (Aube). Une initiative qui convainc les riverains.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"Je me dis que peut-être, je vais enfin pouvoir ouvrir mes fenêtres côté rue !" Pour cette habitante de Malay-le-Petit (Yonne), l'amélioration est nette : "il y a moins de bruit, on ressent moins de vibrations quand on est dans la maison... oui, les choses vont dans le bon sens !"

Le bon sens, c'est celui des autoroutes A19 et A5. Depuis le 1er septembre, une partie des poids-lourds transitant de Sens à Vulaines (Aube) est en effet contrainte d'emprunter cet itinéraire plutôt que la RD660, ex-nationale 60. Une décision actée par le Conseil départemental de l'Yonne, afin de réduire le trafic dans plusieurs communes traversées par la route en question.

Auparavant, la vie dans lesdites communes était, pour de nombreux riverains, "infernale". "Il y a environ 900 poids-lourds qui passent ici chaque jour", détaille Jeanne Saincierge, maire (SE) de Foissy-sur-Vanne. "Ça détériore les maisons, ça les fissure, ça cause de la pollution et puis des accidents se produisent. C'est quand même des dégradations pour la commune."

Les gens qui vivent ici ne peuvent pas ouvrir leurs fenêtres, il y a trop de bruit !

Jeanne Saincierge,

maire (SE) de Foissy-sur-Vanne (Yonne)

Et deux semaines après l'entrée en vigueur de l'interdiction, les habitants rencontrés sur place semblent unanimes. "Il y a vraiment beaucoup moins de camions", assure cette riveraine. "Il y en aura toujours, car on est sur une nationale, mais c'est nettement mieux." "C'est plus vivable depuis le 1er septembre", abonde une autre. "Maintenant, pourvu que ça dure !"

De ce côté-là, pas d'inquiétude : "l'arrêté est permanent, il est fait pour durer éternellement", indique Christophe Bonnefond, vice-président du Conseil départemental de l'Yonne. À noter que tous les camions ne sont pas interdits de circulation : seuls ceux qui ne chargent et ne déchargent pas dans le département doivent emprunter un autre itinéraire. Pour l'heure, une dizaine de chauffeurs a été verbalisée.

La circulation des poids-lourds, un casse-tête pour de nombreuses communes

Dans une région rurale composée majoritairement de petites routes, les communes doivent composer tant bien que mal avec le trafic des poids-lourds. En août 2020, à Brienon-sur-Armançon (Yonne), le maire Jean-Claude Carra était allé jusqu'à interdire la circulation des camions dans la commune. Celle-ci connaissait alors un afflux massif à cause de travaux sur un autre axe routier. "On ne peut pas tolérer de laisser notre ville voir son centre-ville dégradé, détruit de telle façon", déclarait-il à l'époque à France 3 Bourgogne.

► À LIRE AUSSI - "C'est dramatique" : 62 morts en 30 ans, ces villages de Haute-Saône attendent depuis des années une déviation

Un an plus tard, c'était à Besançon (Doubs) elle-même que le viseur de la municipalité s'était posé sur les poids-lourds. La maire écologiste de la ville, Anne Vignot, avait elle aussi pris un arrêté pour leur interdire d'emprunter la RN57, ainsi que d'autres boulevards et axes routiers de l'agglomération. "Nous souffrons énormément du transit qui ne fait qu'augmenter [...] et qui dégrad[e] la qualité de vie", dénonçait l'élue. Le préfet avait finalement demandé le retrait de l'arrêté pour cause d'illégalité.

La même problématique s'est posée en 2023 sur la RN19, axe qui relie Vesoul et Lure (Haute-Saône). Le 13 juin, un camion heurtait de plein fouet une maison située en bord de route, à Amblans-et-Velotte. Entre celle-ci et les communes voisines de Pomoy et Genevreuille, cela fait deux décennies que les riverains militent pour la création d'une déviation... sans succès. En cause, un coût exorbitant : 120 millions d'euros, selon le Département. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité