A Brienon-sur-Armançon, le maire ne veut pas d'un surplus de camions dans sa commune. Il vient de refuser la déviation de la RN 77 par le centre-ville. Il espère ainsi relancer le projet de contournement de sa commune. Baziz Djaouti et Claude Heudes
Empêcher une déviation pour obtenir sa propre déviation. C’est en quelque sorte ce qu’espère faire le maire de Brienon-sur-Armançon dans l’Yonne.
La commune de 3 000 habitants voit habituellement passer en plein centre-ville de nombreux poids-lourds. Mais depuis lundi 17 août, le flux risquait de s’intensifier grandement avec la fermeture pour travaux de la route nationale 77, à quelques kilomètres. Durant 2 semaines, une partie du trafic devait être reporté et passer... par Brienon-sur-Armançon et son centre-ville. Impossible pour Monsieur le maire !
Jean-Claude Carra, le maire de Brienon-sur-Armançon a donc lui aussi mis en place sa propre déviation de l’itinéraire de substitution, hors de son centre-ville. Sur le bord de la route, il justifie la prise de cet arrêté municipal. « On le constate en même pas 10 minutes. Il est passé au moins une vingtaine de poids lourds. On ne peut pas tolérer de laisser notre ville voir son centre-ville dégradé, détruit de telle façon. »"On ne peut pas tolérer de laisser notre ville voir son centre-ville dégradé, détruit de telle façon"
Une décision que semblent approuver les habitants de la commune, lassés par le passage des poids lourds. « Ca fait vibrer les parquets. Ca fait vibrer les fenêtres » s’inquiète un riverain. « Ca n’arrête pas ! » déplore une autre.
Le serpent de mer de la déviation
Si le maire est un peu à cran, c'est qu'il espère depuis une quinzaine d'années voir aboutir un projet de déviation de sa commune. "Le véritable sujet, c’est la déviation du centre-ville, explique Jean-Claude Carra. Les camions ne s’arrêtent pas. Ils ne peuvent pas s’arrêter. Un camion qui s’arrête créé un bouchon. Nous avons des centaines de camions. Ils passent. Il y a déjà eu une personne écrasée."Selon le maire, le passage des camions est devenu un frein au développement économique de sa commune. Il chiffre à 2 ou 3 millions d'euros le budget du projet. Une somme que le conseil départemental de l'Yonne en charge de la gestion des routes, n'a pour l'instant pas décidé d'attribuer.