Le tribunal de Vienne a reconnu coupable, vendredi 22 janvier, la gérante de la discothèque et son frère, qui a écopé d'un an de prison ferme pour avoir organisé des soirées clandestines en plein confinement. L'ensemble du matériel a été confisqué.
Audrey Quey avait des craintes. Celles que les réquisitions du Parquet de Vienne ne soient pas forcément suivies dans le jugement de l'affaire des soirées clandestines organisées entre le 16 mars et le 1er novembre 2020 dans la discothèque César Palace, située à Grenay, en Isère. Au moins 22 avaient été recensées. "On n'avait pas de jurisprudence, à part le jugement rendu à Tours la semaine dernière pour des faits similaires."
Les craintes de la procureure de la République de Vienne ont été balayées à la publication du jugement, deux semaines après le procès. La gérante du César Palace et son frère ont été reconnus coupables, vendredi 22 janvier, par le tribunal correctionnel de Vienne. Les chefs d'accusation : violation de l’état d’urgence sanitaire et mise en danger de la vie d’autrui.
Le matériel confisqué définitivement
La première écope d'une peine de huit mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende - six mois de prison avec sursis avaient été requis. Son frère, décrit comme l'organisateur de ces soirées, a lui été condamné à un an de prison ferme et 500 euros d'amende. Le parquet avait requis huit mois de prison ferme et 5 000 euros pour ce dernier.
La SAS César Palace devra également régler deux amendes de 20 000 € et de 500 €. Et l'ensemble du matériel saisi dans la discothèque, d'une valeur de quelque 300 000 €, a été confisqué définitivement.
On s'est battus à l'audience. Je me réjouis du message adressé aux organisateurs de cette soirée. C'est important que le tribunal ait trouvé ces agissements inacceptables
La procureure de la République de Vienne nous a précisé que, pour les personnes mises en cause, deux relaxes avaient été prononcés : une, partielle, pour "réitération de délit d'ouverture", une pour "escroquerie" et "fraude au chômage partiel".
Un procès en appel à venir ?
Le frère de la gérante, décrit comme l'organisateur des soirées, avait précisé durant le procès que le risque des décès dû au Covid-19 chez les jeunes était extrêmement faible. "J'en conviens, concède Audrey Quey. Mais il peut y avoir un risque de blessures, des réactions très difficiles à ce virus."
La mise en danger de la vie d'autrui avec risque immédiat de mort ou blessure a été retenue, notamment contre le frère de la gérante. L'avocat du principal accusé a indiqué qu'il y avait "90 % de chances" qu'il fasse appel de cette décision de justice, selon Audrey Quey.