VIDEO. Un nouveau dispositif de capteurs connectés testé sur le pont de Lagnieu pour prévenir les défaillances

A cheval entre l’Ain et l’Isère, le pont de Lagnieu va être équipé de capteurs connectés. Ces boitiers permettront d’analyser le comportement du pont face au trafic routier et à son environnement.

A cheval entre l’Ain et l’Isère, le pont de Lagnieu va être équipé de capteurs connectés. Ces boitiers permettront d’analyser le comportement du pont face au trafic routier et à son environnement. A terme, ce dispositif pourrait être installé sur d’autres ouvrages et prévenir des effondrements dramatiques comme celui survenu à Gênes, en Italie.

Le pont de Lagnieu, qui fait la jonction entre l’Ain et l’Isère, enjambe le Rhône depuis 180 ans. Détruit lors de la Seconde Guerre mondiale, il a été reconstruit sur ses vieilles fondations dans les années 1950.

Désormais, ses pierres soutiennent chaque jour plus de 16 000 véhicules. D’où "une grande difficulté pour nos ingénieurs de calculer ce pont et de savoir s’il est adapté en toute sécurité à la circulation actuelle", reconnaît Bernard Pérazio, vice-président du département de l’Isère en charge des mobilités.

"Faire parler" les ponts

Du fait de son histoire et de son utilité dans le trafic routier isérois, le pont de Lagnieu a été choisi pour tester un dispositif innovant : des capteurs connectés.

La dernière semaine de novembre, la société Apave, qui a développé ces boîtiers, a fait des premiers repérages pour trouver l’emplacement idéal des capteurs et procéder à des premières analyses. Au total, 15 boîtiers connectés seront installés début janvier.

"Ces capteurs mesurent des accélérations, donc la réponse de l’ouvrage au passage du trafic quotidien comme les poids lourds et les véhicules légers. Mais ça peut aussi être la réponse de l’ouvrage au vent, à la micro-sismicité et aux effets de son environnement » explique Maxime Fontan, responsable technique chez Apave.   

Eviter de nouveaux drames   

Cette innovation fait suite aux effondrements de ponts qui ont marqué l’actualité ces dernières années, comme celui du pont Morandi, à Gênes, qui a causé la mort de 43 personnes en 2018. Ou encore celui de Mirepoix-sur-Tarn, en Haute-Garonne, qui a fait deux victimes l’année suivante.   

Une fois analysées, les données de ces capteurs pourraient donc prédire de nouvelles défaillances de ponts : "L’idée, c’est qu’on soit en capacité de les monitorer en permanence. Ce qui fait que ce genre de catastrophes, on sait les détecter suffisamment en amont pour prendre les dispositions nécessaires", précise Jean-Luc Nectoux, représentant du groupe Apave. 

L’analyse en temps réel permettrait aussi au département de l’Isère, qui gère la surveillance de 1 335 ponts, de mettre en place des travaux de réparation au moindre signe de faiblesse, sans attendre que l’ouvrage ne soit trop endommagé. "A terme, cela permet de faire des économies, d’éviter de longs et lourds travaux et donc de moins perturber les automobilistes avec des coupures de la circulation", ajoute Jean-Luc Nectoux. 

A l’épreuve pendant trois ans   

L’expérimentation durera trois ans sur le pont de Lagnieu. Si les essais sont concluants, les capteurs connectés pourront surveiller en temps réel des centaines d’autres ouvrages comme celui-ci. Mais aussi des tunnels, des centrales nucléaires ou encore des bâtiments industriels.  

Cette innovation, récompensée en 2020 lors de l’appel à projets "Ponts Connectés" dans le cadre de France Relance, est très attendue par l’Etat. Selon un rapport publié en 2018 par le ministère des Transports, 7 % des ponts routiers présenteraient, à terme, un "risque d'effondrement".

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